Le SNU va avoir une nouvelle déclinaison, ce que l'on sait sur ce "séjour cohésion" au lycée

Une nouvelle formule du Service national universel va voir le jour à la rentrée. Prisca Thévenot, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du SNU, évoque pour BFMTV.com sa prochaine généralisation.

Une nouvelle formule pour le SNU ? À partir de cette année, un séjour cohésion sera proposé aux élèves de première année de CAP ainsi qu'à ceux de seconde dans le cadre du Service national universel (SNU). Particularité de ce séjour: il concerne des classes entières dans les établissements scolaires volontaires.

Principale différence avec les séjours cohésion qui se tenaient jusqu'à présent: il se déroulera sur le temps scolaire, a précisé lundi Prisca Thévenot, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, lors de la conférence de rentrée du ministère de l'Éducation nationale.

D'une durée de deux semaines, le séjour cohésion représente la phase 1 du SNU, un programme lancé en 2019 et promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Il se tient pendant les vacances scolaires dans un autre département que celui de résidence du jeune. Et précède la mission d'intérêt général, soit la phase 2 du SNU - douze jours ou 84 heures auprès d'une association, d'un service public ou d'un corps en uniforme, détaille le site du SNU.

Des heures de cours perdues ?

Cette nouvelle déclinaison collective du SNU fait partie intégrante du label "classes et lycées engagés". Les établissements affiliés à ce nouveau label sont ainsi tenus de proposer "un projet pédagogique annuel" avec des contenus et initiatives s'inscrivant "dans l'enseignement moral et civique" et "l'éducation à la citoyenneté", détaille une note de service transmise en juin dernier aux recteurs d'académie. Dont ce nouveau séjour cohésion organisé sur le temps scolaire.

Mais alors que Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale, a de nouveau insisté lors de sa conférence de rentrée sur la "reconquête" du mois de juin, ce type de séjour ne risque-t-il pas d'aller à l'encontre de cette ambition et faire manquer des heures de cours aux élèves? Absolument pas, rétorque Prisca Thévenot.

"Il ne s'agit pas de manquer des cours", explique-t-elle à BFMTV.com.

"Le SNU n'est pas opposé au parcours académique, c'est un complément. Il fait même partie du socle de base." Il s'agit ainsi, selon la secrétaire d'État, d'un projet annuel au même titre que les projets pédagogiques menés durant l'année scolaire par certains établissements ou pour certains niveaux. "Tout comme ces projets, le SNU ne se fait pas au détriment d'autres champs (de connaissances ou de compétences, NDLR)."

Bientôt obligatoire ?

La volonté affirmée de Prisca Thévenot: "Que le SNU devienne un passage républicain pour tous les jeunes". Et qu'il se généralise. À quelle échéance? Elle n'a pas la réponse mais précise que "généralisation ne signifie pas précipitation". Alors que quelque 90.000 jeunes ont adopté le SNU depuis sa création, l'objectif est de 150.000 volontaires pour 2023.

Combien dans le cadre des "classes et lycées engagés"? Si la secrétaire d'État indique ne pas être en mesure de communiquer de données, elle assure qu'un "certain nombre d'établissements", à La Réunion comme à Boulogne, se sont montrés intéressés. Et évoque un séjour en Nouvelle-Calédonie - pour le format individuel du séjour - pour les stagiaires de la Toussaint.

Prisca Thévenot annonce cependant que le SNU va progressivement "s'amplifier" et "monter en puissance". Au point de devenir obligatoire? "On peut l'envisager", répond-elle, dressant la comparaison avec l'instruction. "Est-ce qu'on se demande si l'école s'adresse à tous les jeunes?"

Article original publié sur BFMTV.com

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