Un SNU tourné vers l’écologie, l’idée du président des Jeunes avec Macron pour le sauver

Ambroise Méjean estime qu’un SNU davantage tourné vers l’écologie séduira davantage les jeunes. Et ce n’est pas non plus sans intérêt pour Emmanuel Macron.

Une seule lettre change et tout est réparé ? Le Service National Universel - SNU - gagnerait à devenir un « Service National Écologique » - SNE -, plaide le président des Jeunes avec Macron Ambroise Méjean dans Le Parisien samedi 13 mai, alors que le projet initial voulu par le président est dans la tourmente.

Ambroise Méjean est formel : pour que le SNU soit attrayant, il faut qu’il soit en phase avec les « aspirations » de la jeunesse. Et quoi de plus mobilisant pour cette tranche d’âge que l’écologie, se demande le jeune macroniste.

Concrètement, le président des jeunes soutiens d’Emmanuel Macron veut que « la moitié des douze jours de SNE soient consacrés à l’écologie par de la formation et des actions de terrain » comme « une participation à la dépollution des forêts, des plages ou des rivières, à la lutte contre les événements provoqués par le changement climatique, inondations, incendies. » « Toute une génération serait formée à la transition écologique, en s’appuyant sur des experts reconnus. On serait le premier pays au monde à faire ça ! », s’enthousiasme-t-il.

Le Service national universel voulu par Emmanuel Macron se transforme peu à peu en une épine dans le pied du gouvernement. Lors de ses vœux le 31 décembre, le président de la République avait promis de poser « dans les toutes prochaines semaines ou prochains mois les premiers jalons d’un service national universel ». Mais depuis le dossier patine.

Les difficultés tournent principalement autour du caractère obligatoire de la formation, sur sa mise en place - hors temps scolaire ou sur le temps scolaire ? -, sans oublier son coût qui, selon un rapport du Sénat publié début mars, est « probablement supérieur à 2 milliards d’euros ».

Le SNE en contre-feu ?

Fin mars, plusieurs médias ont évoqué un revirement du gouvernement sur l’obligation du SNU, avant d’être démentis par la secrétaire d’État chargée du dossier Sarah El Haïry qui martèle que rien n’est tranché. Emmanuel Macron a fait un point d’étape le 23 avril : il ne renonce pas à une généralisation du dispositif mais souhaite pour l’instant une « montée en charge progressive » à l’échelle des départements.

Mais pour Ambroise Méjean, « la généralisation du SNU, à l’heure actuelle, est compromise » à moins de le transformer en SNE. Il se dit favorable à « une obligation ou rien » pour conserver « l’esprit originel et son objectif de mixité sociale, de formation à la citoyenneté » du projet initial.

L’idée du numéro 1 des Jeunes avec Macron a déjà atterri sur le bureau de la Première ministre. « Il faut que nous regardions » répond au Parisien Élisabeth Borne.

Si ce SNU version verte suscite l’attention de l’exécutif, ce n’est pas un hasard. Tout d’abord, le lier à l’écologie permettrait de répondre aux critiques et interrogations sur l’utilité de cette formation. Surtout, cela offrirait un nouvel argument à Emmanuel Macron pour défendre un quinquennat qu’il a promis écologique ou rien. Alors que les premières impressions vont plutôt du côté du « rien », Ambroise Méjean ne s’y trompe pas : « Quoi de mieux que de former toute une génération à la transition écologique, pour faire de ce quinquennat un quinquennat écologique ? ». Ou comment passer de SNU à SNG, pour Service national Gagnant-gagnant.

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