En Slovaquie, le risque d’une “répression” des “médias libres” après l’attaque contre Fico

Le 15 mai, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, s’effondrait, victime de cinq coups de feu tirés à la sortie d’une réunion gouvernementale à Handlova. Le chef de l’exécutif est toujours à l’hôpital dans un état grave.

Sa vie n’est désormais plus en danger. Mais pour le quotidien économique polonais Gazeta Prawna, la tentative d’assassinat dont a été victime le politicien prorusse aura des répercussions sur l’avenir politique du pays. “Il est fort possible que le SMER [le parti de Robert Fico] profite de la situation pour serrer la vis”, et que les “forces de l’ordre et de sécurité” gagnent en importance, suppose le journal.

La crainte d’une “radicalisation” de la vie politique

C’est aussi l’avis du politologue Marcin Czyzniewski, professeur à l’université de Torun, et cité par l’agence de presse polonaise PAP : “Le SMER et les partis de la coalition au pouvoir utiliseront cette attaque pour durcir leur politique en réprimant notamment les médias libres.” L’universitaire rappelle que, dans son discours de politique générale, Robert Fico avait “mentionné plusieurs titres dont les journalistes ne devraient pas être autorisés à entrer au Parlement”. Son gouvernement souhaite reprendre l’audiovisuel public en main, avec une loi actuellement en débat au Parlement, “ce qui a provoqué une vague de manifestations et d’opposition”.

L’expert estime que “la lutte contre le libéralisme pourrait devenir le thème principal de la campagne des élections européennes”. Finalement, cela pourrait conduire “à une radicalisation de la scène politique”, analyse-t-il, ajoutant que le 15 mai, “les discussions sur Internet ont été si animées que la police a demandé aux éditeurs de désactiver la possibilité de commenter les articles [en ligne]”.

“Guerre politique interne constante”

Le site d’information Oko.press, plutôt classé à gauche, abonde : “Voilà qui place l’opposition démocratique slovaque dans une situation extrêmement problématique.” Le média signale que celle-ci s’est vue contrainte d’“annuler une manifestation prévue dans la soirée pour défendre les médias publics”. Une opposition volontiers vilipendée par “certains proches collaborateurs du Premier ministre, Robert Fico, [qui] tentent d’utiliser cette attaque à des fins politiques et accusent les partis démocrates de radicaliser l’ambiance en Slovaquie”.

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