Le skyr, star de nos rayons, épinglé par l’UFC-Que Choisir

MIEUX DÉPENSER - Star du rayon frais depuis deux ans, le skyr n’aurait rien de plus que ses concurrents malgré un prix plus élevé.

Le skyr, star de nos rayons, épinglé par l’UFC-Que Choisir

"Le skyr, une arnaque à l’islandaise ?" Dans un article publié ce jeudi 2 novembre, l’UFC-Que Choisir met en garde les consommateurs et n’y va pas par quatre chemins pour démonter les bienfaits nutritionnels de ce produit laitier qui fait un carton dans les rayons de nos supermarchés. Riche en protéines et peu calorique, la recette venue d’Islande connaît un franc succès en France depuis deux ans après une arrivée sur la pointe des pieds en 2018. L’Union fédérale des consommateurs vient tempérer cet enthousiasme des clients.

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Dans une période où le pouvoir d’achat reste de loin la priorité numéro un des Français, le prix des skyr, "entre 3 et 6 fois plus cher qu’un fromage blanc allégé", pose question. "Certes, le skyr est riche en protéines : il en contient en moyenne 30% de plus qu’un fromage blanc allégé. Mais cette spécificité est probablement sans intérêt pour la plupart d’entre nous", lâche l’UFC-Que Choisir. Autre argument pour vanter ses bienfaits : le skyr serait un coupe-faim idéal pour les collations de l’après-midi et limiter les grignotages superflus en dehors des repas. Là encore, l’argument ne tient pas selon Anestis Dougkas, spécialiste des protéines laitières à l’institut Lyfe. La différence de 2 ou 3 grammes observée entre les Skyr et les fromages blancs traditionnels serait "insuffisante pour avoir un effet sur la satiété". Pire, la sensation de faim pourrait intervenir plus rapidement en raison de la texture plus épaisse du yaourt.

Bénéfique pour les plus de 60 ans

En revanche, ces yaourts islandais ne sont pas inintéressants pour un public plus âgé. "À partir de la soixantaine, on manque parfois de protéines, ce qui favorise la fonte musculaire et augmente le risque de perte d’autonomie avec l’âge. Quelques grammes de plus par portion sont, dans ce cas, toujours bons à prendre", éclaire Stéphane Walrand, chercheur en nutrition humaine à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pour l'UFC-Que Choisir. Si le skyr ne remplit pas toutes se promesses nutritionnelles, c’est aussi le cas de ses concurrents. Les petits suisses sont entourés d’un "papier imbibé de conservateurs" et la crème dessert Hipro contiendrait "beaucoup plus d’additifs".

VIDÉO - Le skyr, le nouveau yaourt coupe-faim venu d'Islande