Ski alpin: "La fin de carrière? Ça m’a traversé l’esprit", Pinturault se confie après sa grave blessure au genou
Reverra-t-on Alexis Pinturault sur un podium de Coupe du monde? Le doute est permis après sa lourde chute lors du Super-G de Wengen, vendredi en Suisse. Après avoir manqué la réception d’un saut entre le troisième et le quatrième intermédiaire, le Français de 32 ans a été évacué en hélicoptère. Il souffre d’une rupture des ligaments croisés et d’une lésion du ménisque interne du genou gauche. Cinq jours après son accident, le double champion du monde du combiné (2019, 2023) s’est exprimé ce mercredi lors d’un point presse en visio. A moins d’une semaine de l'intervention chirurgicale qu'il doit subir à Lyon.
"Là, le programme, c’est ce que je vais faire jusqu’à l’opération. Parce que normalement, l’opération est prévue mardi (le 23 janvier), mais elle peut être décalée, a expliqué Pinturault. Après, je sais approximativement ce qui va se passer, dans la rééducation. Le travail de convalescence sera le plus important. C’est une situation où il faut accepter un bon nombre de choses. Il faut être patient, très patient. A aucun moment, je n’ai en tête de savoir quand je remonterai sur des skis. Ça ne viendra que bien plus tard."
"On a envie de balancer les athlètes à l’hôpital"
Après sa lourde chute, Alexis Pinturault reconnaît avoir envisagé la fin de sa carrière: "Ça m’a complétement traversé l’esprit, quand j’étais à l’hôpital et que je ne connaissais pas encore l’étendu du diagnostic. Aujourd’hui, je connais le diagnostic et ce n’est pas une opération si simple que ça. Je suis parfaitement conscient que ce n’est pas si simple. Je ne sais pas si j’arriverais à revenir à mon meilleur niveau dans le futur (…) J’ai à nouveau l’envie de pouvoir revenir sur les skis. Il n’y a plus forcément cette interrogation de se dire: ‘J’arrête et puis voilà’. Mais il y a quand même l’interrogation qui persiste de se dire: ‘Est-ce que j’arriverai à devenir à nouveau compétitif?’."
En attendant de lever les doutes, le Savoyard dénonce le rythme effréné des compétitions de ski alpin. "On a clairement envie de balancer les athlètes à l’hôpital, assène-t-il. Je pense qu’il faut faire un vrai ménage, mais personne n’a réellement envie de le faire. En tout cas, le système est certainement un peu gangréné dans une vielle manière de faire (…) On a démultiplication du nombre d’événements et on en rajoute encore plus. Résultat des courses, ça crée une réelle surcharge. Je ne dis pas qu’on est contres avoir plus de courses, mais on a toujours été contre une surcharge du calendrier. Je ne sais pas si ma blessure est liée à ça. J’ai eu une fille, peut-être que quelque chose physiologiquement qui a changé, même si je ne m’en rends pas compte. Peut-être simplement que je fais une faute sur cette bosse…"