Publicité

Six Yézidies enlevées par Daech rentrent en Irak après neuf ans de calvaire

Mercredi 7 juin, six jeunes femmes issues de la communauté yézidie, kidnappées en 2014, ont pu retrouver leurs proches à Dohuk, dans le Kurdistan irakien, après près de neuf ans d’un calvaire qui avait pris fin quelques jours auparavant.

Une libération “qui laisse espérer que les plus de 2 700 Yézidis toujours portés disparus puissent encore être retrouvés”, écrit le média kurde Rudaw.

La minorité yézidie, dont les membres pratiquent une religion ésotérique, a été victime d’un “génocide” perpétré par les djihadistes du groupe État islamique (EI), qui ont pris en 2014 le contrôle du nord de l’Irak, notamment des monts Sinjar, foyer de cette communauté kurdophone.

Des milliers d’hommes avaient été massacrés. Les femmes kidnappées avaient été vendues comme épouses aux combattants islamistes ou réduites à l’esclavage sexuel.

“Il choisissait l’une d’entre nous”

La libération des six femmes, enlevées en 2014 alors qu’elles étaient encore mineures, a été annoncée par la Yézidie Nadia Murad, Prix Nobel de la paix.

Lamya Rasul est l’une de ces rescapées. Elle a été séparée de force de sa mère alors qu’elle n’avait que 12 ans, avant d’être “donnée” à un homme en Syrie. Elle témoigne auprès de Rudaw.

“Nos conditions de vie étaient parfois bonnes et surtout mauvaises. Mais ce qui nous tourmentait le plus, c’était que nous voulions nos parents et être avec eux […]. Au début, nous étions nombreuses, regroupées dans une seule pièce. Chaque fois que quelqu’un venait, il choisissait l’une d’entre nous et l’emmenait […]. À la fin, il ne restait que nous six.”

Nadia Murad n’a pas précisé les conditions de leur libération, qui a eu lieu le 3 juin. Cependant, elle a remercié le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, à l’origine de la création du Bureau des sauvetages, une administration publique qui supervise le dossier des captifs yézidis aux mains de Daech – l’acronyme arabe de l’EI.

Elles sont ensuite passées par la Turquie, avant d’atterrir à Erbil, capitale du Kurdistan, puis finir leur périple à Dohuk.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :