Six Indonésiens meurent dans le naufrage d’un bateau de pêche taïwanais

Un bateau de pêche taïwanais avec à son bord sept individus, dont six Indonésiens, a coulé dimanche 5 mars dans les eaux japonaises, près des îles Senkaku.

Cet archipel inhabité (situé plus près de Taïwan que de la côte sud-ouest d’Okinawa, distante de 350 kilomètres) est administré par le Japon, mais la Chine le revendique sous le nom de Diaoyu, précise le Jakarta Post, en raison de ses “eaux très poissonneuses” et de ses fonds marins, qui abritent d’“immenses réserves de pétrole”.

Les navires et hélicoptères de patrouille japonais n’ont à ce jour retrouvé qu’un seul corps. Les recherches continuent, en coordination avec le gouvernement de Taipei, qui a confirmé que le bateau de pêche était bien immatriculé à Taïwan.

Pour le quotidien indonésien Kompas, cette tragédie démontre une nouvelle fois la gravité de l’exploitation de marins indonésiens par des capitaines taïwanais. Un rapport publié par Greenpeace en septembre 2022 estimait que sur les 23 000 Indonésiens embauchés sur des bateaux de pêche taïwanais, près de 11 000 le sont dans des conditions proches de l’esclavage.

“En avril 2022, rappelle le journal, Taipei avait accepté d’augmenter les salaires et la couverture des pêcheurs par les assurances après que neuf Taïwanais avaient été reconnus coupables d’avoir imposé le travail forcé et torturé des membres d’équipage étrangers.”

Un cas identique sur un navire sud-coréen

Dès 2017, l’hebdomadaire indonésien Tempo, en collaboration avec le média taïwanais The Reporter, avait publié une enquête sur les pratiques de travail forcé à bord de navires de pêche taïwanais. Des dizaines de marins indonésiens rendaient compte de conditions atroces, avec plus de vingt heures de travail par jour et un régime composé de riz et de restes de poisson, sans accès à l’eau douce. L’enquête montrait que ces mauvais traitements poussaient parfois les équipages indonésiens à se révolter et à tuer leur employeur (en dix ans, 23 cas de meurtres par des membres d’équipage étrangers avaient alors été recensés, dont 15 par des marins indonésiens).

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