Six Français sur dix contre la répartition de migrants en Europe

Camp de migrants près du village grec d'Idomeni. Près de six Français sur dix (59%) se déclarent opposés à la répartition dans les pays d'Europe, notamment en France, des migrants arrivés sur les côtes grecques et italiennes, selon un sondage Ifop dans Dimanche Ouest-France. /Photo prise le 5 mars 2016/REUTERS/Sasa Kavic

PARIS (Reuters) - Près de six Français sur dix (59%) se déclarent opposés à la répartition dans les pays d'Europe, notamment en France, des migrants arrivés sur les côtes grecques et italiennes, selon un sondage Ifop dans Dimanche Ouest-France. Ce résultat est comparable à ceux enregistrés par le même institut à la fin du mois de janvier (60%) et mi-novembre (62%) et légèrement supérieur à celui relevé à la mi-octobre (53%). Début septembre, après la publication dans la presse de la photo du corps du petit Aylan Kurdi sur une plage turque, l'opinion était plus partagée, 49% des Français se déclarant alors favorables à ce mécanisme contre 51% d'un avis contraire. "Plusieurs ressorts semblent être à l’origine de cette opposition majoritaire à l’accueil: la crainte de nouveaux attentats tout d’abord, et ensuite la création d’un appel d’air pouvant entraîner l’arrivée d’autres flux en provenance d’Afrique ou du Proche-Orient", souligne l'Ifop. Plus de trois quarts des sondés (77%) se disent d'accord avec l'idée que "parmi les très nombreux migrants qui arrivent en Europe se trouvent également des terroristes potentiels" et presque autant (73%) craignent un effet d'appel d'air. Une majorité de personnes interrogées (61%) juge par ailleurs que la France "compte déjà beaucoup d'étrangers ou de personnes étrangères" et ne peut plus accueillir de nouveaux immigrés. En revanche, 53% d'entre elles estiment que l'accueil de migrants fuyant la guerre est un devoir. François Hollande a confirmé vendredi l'engagement de la France d'accueillir 30.000 réfugiés syriens et irakiens dans le cadre du mécanisme européen de relocalisation. Le flux vers l'Europe ne s'est pas tari ces derniers mois, bien au contraire: selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 130.000 personnes ont franchi la Méditerranée depuis le 1er janvier dernier, soit à peine moins que sur les six premiers mois de l'année 2015. La crise des migrants sera l'objet lundi d'un sommet UE-Turquie. Selon le sondage de l'Ifop, 71% des sondés se déclarent par ailleurs favorables à la suppression des accords de Schengen et au rétablissement, au moins provisoire, des contrôles fixes aux frontières avec les autres pays de l'UE. Cette enquête a été menée en ligne du 1er au 3 mars auprès d'un échantillon de 1.502 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. (Simon Carraud, édité par Henri-Pierre André)