A Sivens, le quotidien toujours explosif entre pro et anti barrage

Manifestation d'agriculteurs favorables au barrage de Sivens, jeudi.

«Libération» fait un tour des «zones à défendre», emblématiques de la lutte contre les grands projets d'aménagement. Troisième étape à Sivens, où les tensions restent très vives depuis la mort de Rémi Fraisse.

«Oh, regarde, ils ont monté un truc de pelluts !» Le «truc» en question, ce sont deux bottes de foin posées au milieu d’un rond-point. Les «pelluts» (prononcer «pélutse»), c’est le sobriquet censément désagréable dont se retrouvent affublés les zadistes opposés au projet de barrage de Sivens : les «chevelus», par extension «hippies», en occitan. Il est 9h30 ce jeudi matin dans la vallée du Tescou. La bruine qui couvre la région n’a pas découragé une cinquantaine d’exploitants agricoles du coin. Avec l’aide de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, ils ont décidé de manifester pour redire leur soutien à la «retenue» d’eau, ils n’aiment pas le terme de «barrage».

Les banderoles ne font pas dans la dentelle : «Ecolos au pouvoir = Guerre civile», «Zadiste = Jihadiste». Le programme du jour est bien défini. Opération escargot sur la départementale 999, avant de «casser la croûte» et de filer dans la forêt de Sivens pour passer un «coucou franc» aux zadistes, voire leur «souhaiter un joyeux Noël». L’opération a été baptisée «Manche de pioche», signe que les intentions ne sont pas si pacifiques.

«Des gens venus d’ailleurs pour souiller la vallée»

Jérôme, fils d’un paysan à la retraite, s’emporte : «Il faut que les zadistes dégagent et ne viennent pas nous emmerder chez nous.» Pour lui, Rémi Fraisse «n’a pas été tué par un gardien de la paix», il a «vu une vidéo qui le montre» [c’est pourtant bien une grenade offensive lancée par les forces de l’ordre qui a provoqué le drame, NDLR]. Et d’ailleurs, «s’il [Rémi Fraisse, NDLR] était resté bien au chaud chez lui, il serait encore en vie».

Pour ces pro-barrage, les occupants de la ZAD de Sivens sont des «étrangers», «des gens venus d’ailleurs pour souiller la vallée». «Là-bas, il y a des Brésiliens, des Roumains, des Russes, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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