Siurana, la commune catalane qui refuse d’être estampillée “plus beau village d’Espagne”

Difficile de ne pas rester insensible au charme de Siurana, de ses petites rues paisibles et de ses points de vue uniques, offrant un panorama splendide sur la comarque du Priorat, dans la partie sud de la Catalogne.

Ce petit village d’une trentaine d’habitants est devenu “une destination touristique populaire” de la province de Tarragone, assure La Vanguardia. Il attire jusqu’à 1 800 visiteurs par jour, au plus fort du mois d’août, ajoute le quotidien barcelonais. Perchés à 500 mètres d’altitude, la commune et ses environs sont également un “haut lieu” pour les amateurs d’escalade, à en croire le journal catalan au régionalisme modéré.

Siurana a tout pour séduire et c’est tout naturellement que l’association Les plus beaux villages d’Espagne a proposé de l’inscrire sur sa liste d’une centaine de destinations incontournables à voir de l’autre côté des Pyrénées.

Néanmoins, le maire de Cornudella de Montsant – dont dépend la petite localité de Siurana –, Salvador Salvadó, a rejeté la proposition afin de préserver le village du tourisme de masse.

Siurana cochait pourtant toutes les cases de la “charte de qualité” de l’association, qui évalue notamment “la distribution du câblage dans les rues, le jardinage, l’équilibre urbain ou la gestion des déchets”, explique El País. “Chacune des destinations distinguées paie une cotisation annuelle de 1 000 euros pour la publicité”, ajoute le quotidien généraliste.

“Avalanche médiatique”

Le refus du maire a causé “une énorme agitation” dans les communes alentour, “où un millier d’habitants vivent de manière stable, avec des entreprises qui bénéficient […] ou vivent directement du tourisme”, développe La Vanguardia.

“Nous ne fermons pas les portes au tourisme, bien au contraire”, justifie, dans les colonnes du journal barcelonais, l’élu issu du parti indépendantiste catalan ERC :

“Nous voulons un tourisme de qualité, pas une surpopulation [touristique].”

Il y a quelques années, la municipalité avait déjà limité le stationnement à 400 places à Siurana et régulé l’accès pour désengorger la route qui mène au village, rappelle le journaliste Esteve Giralt. Aujourd’hui, l’“avalanche médiatique” autour de cette “terre d’instagrammeurs” risque d’attirer encore plus de visiteurs.

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