Le site d’opposition russe “Meduza” objet d’une attaque “sans précédent” sur la Toile

Lundi 11 mars, la rédaction du site d’information Meduza, basé à Riga, en Lettonie, a tenu à alerter ses lecteurs que leur journal faisait l’objet d’une “attaque sans précédent” de la part de hackeurs, qu’ils soupçonnent d’être liés aux services de sécurité russes.

“En février et en mars 2024, les autorités russes ont lancé une attaque d’une intensité sans précédent contre l’infrastructure de Meduza. La pression s’est intensifiée en même temps que l’assassinat d’Alexeï Navalny [le 16 février 2024] et quelques semaines avant l’élection présidentielle russe [prévue du 15 au 17 mars]”, peut-on y lire.

Les journalistes de Meduza soulignent que ce n’est pas la première fois que leur journal faisait l’objet de telles attaques malveillantes : elles accompagnent leur journal pratiquement depuis sa création (en octobre 2014) et se sont intensifiées après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Des attaques que Meduza ne cesse de dénoncer depuis son exil letton. “Néanmoins, notre équipe technique n’a encore jamais eu à affronter des menaces de cette ampleur”, poursuivent-ils.

Faire taire les voix dissidentes

Ces attaques contre “l’infrastructure” de Meduza se déroulent, selon la direction du journal, sur plusieurs supports et de différentes manières. L’accès à Meduza étant bloqué à partir de la Russie, le journal utilise, comme d’autres, des “sites miroirs”. Ces derniers sont identifiés et attaqués toutes “les quinze à vingt minutes” depuis la mi-février, contre une à deux fois par semaine auparavant.

Ensuite, il y a les tentatives de saturer le site principal grâce à des attaques de type DDoS (par déni de service), lorsque de nombreux ordinateurs créent simultanément une charge accrue sur les serveurs. Ces dernières sont devenues particulièrement puissantes ces derniers jours, affirme Meduza.

Les pirates informatiques s’en prennent également au nerf de la guerre qui permet le fonctionnement de Meduza, les dons de lecteurs, en utilisant massivement de fausses cartes bancaires pour bloquer le système et inciter les banques à cesser de coopérer avec le site. Les attaques directes contre les journalistes du site ont également augmenté de façon spectaculaire, par des tentatives d’hameçonnage, de piratage de leurs boîtes électroniques ou des vagues de spams. Enfin, les comptes Telegram et Mailchimp (qui gère notamment l’envoi de lettres d’information) de Meduza ont aussi été atteints par des campagnes massives de plaintes et de dénigrements, entraînant le dysfonctionnement de ces plateformes très utilisées en Russie.

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