Singapour, l’endroit le plus stressé de la planète

La journaliste Karishma Vaswani vit à Singapour depuis plusieurs décennies. Elle évoque, sur le site de Bloomberg, la culture du stress et du surmenage qui règne dans le pays, “l’un des endroits les plus compétitifs et les plus surchargés de travail de la planète”. Le cas d’Ashish Xiangyi Kumar, parfaite incarnation du rêve singapourien, qui a justement relancé le débat. Élève puis étudiant brillant, il obtient une bourse pour l’université de Cambridge, en sort avec les honneurs, obtient un emploi bien payé… Mais annonce, à l’âge de 31 ans, qu’il prend sa retraite, qu’il est “joyeusement libre”, et qu’il va désormais se consacrer à la lecture, l’écriture, la randonnée et la musique classique. Certes, tout le monde ne peut pas suivre sa voie, car Ashish Xiangyi Kumar est privilégié en tant que boursier, n’a pas de dette et ne souhaite pas fonder de famille. Il n’a donc aucune pression financière. Sa décision “émerveille” néanmoins ses concitoyens, soumis à un stress intense pour réussir et se conformer aux attentes sociales dès l’école primaire.

“Aujourd’hui, les Singapouriens bénéficient d’un niveau de vie parmi les plus élevés d’Asie. Mais tout cela a un prix. C’est également l’une des sociétés les plus stressées. Une épidémie silencieuse de dépression et de problèmes de santé mentale se cache juste sous la surface, alors que les citoyens luttent pour concilier travail, vie privée, famille et leurs propres aspirations et rêves personnels. Y parvenir peut signifier d’énormes sacrifices”, explique Karishma Vaswani.

Non seulement la santé mentale des Singapouriens connaît une crise sans précédent, mais de plus, en parler et demander de l’aide est très mal vu. Le gouvernement, pour améliorer la situation, encourage les employeurs à être flexible sur le temps de travail. Mais, chaque année, il relève l’âge officiel de départ à la retraite, qui devrait atteindre 65 ans d’ici à 2030.

Dans ce contexte, Ashish Xiangyi Kumar fait figure d’exception, “mais son histoire est celle de l’espoir et du chemin le moins fréquenté”. Et il pourrait bien inspirer un grand nombre de Singapouriens.

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