Singapour : une domestique condamnée pour avoir mis l'eau des toilettes dans la carafe familiale et craché dedans

La jeune femme a été condamnée à quatre semaines de prison

La jeune femme affirme avoir subi des mauvais traitements de la part de la famille pour laquelle elle travaillait.

Elle risquait jusqu'à deux ans de prison mais le tribunal a reconnu des circonstances atténuantes. Une jeune femme âgée de 32 ans et originaire des Philippines a été condamnée à quatre semaines d'emprisonnement ce lundi 27 septembre à Singapour, pour différents délits commis à l'encontre de la famille pour laquelle elle travaillait en tant qu'employée de maison.

Trahie par la vidéosurveillance

Comme le révèle le site singapourien Today, Gozar Rose Magtanong a en effet été jugée coupable d'avoir craché dans la carafe d'eau qu'elle servait à boire à ses employeurs, mais aussi d'avoir rempli cette dernière avec l'eau des toilettes ! La jeune femme se serait par ailleurs servi de plusieurs produits cosmétiques de la maison sans autorisation.

C'est d'ailleurs en se rendant compte que certaines de ses crèmes et autre onguents avaient été utilisées par quelqu'un d'autre que la femme du couple qui l'employait a mis à jour les agissements de sa domestique. Après avoir installé des caméras de vidéosurveillance dans toute la maison, les employeurs ont obtenu confirmation de leurs soupçons et ont contacté l'agence pour laquelle travaillait la trentenaire.

Un chiffon trempé dans la cuvette des toilettes et essoré dans la cruche

C'est au cours d'un entretien avec l'agence que la jeune femme a ensuite avoué avoir craché dans la carafe d'eau familiale, mais pas seulement. "Elle a également avoué qu'à plusieurs reprises, elle avait rempli la cruche avec l'eau de la cuvette des toilettes, rapporte Today. Pour ce faire, elle plongeait un chiffon, qu'elle avait utilisé pour essuyer la télévision et les tables, dans la cuvette des toilettes. Elle a ensuite essoré le chiffon dans un petit seau contenant l'eau utilisée pour nettoyer la télévision et les tables, avant de transférer l'eau du seau dans la cruche."

Soutenus par certaines images de vidéosurveillance, ces faits qui se sont produits en 2020 ont ensuite été portés devant la justice singapourienne, qui a donc mené son enquête et rendu son verdict ce lundi, au terme d'un procès où l'accusée a révélé avoir été victime de mauvais traitements de la part de ses employeurs.

Brimades et privations de nourriture

Evoquant un "environnement très peu favorable" et des brimades, son avocat a également fait état de privations de nourriture. "Son régime alimentaire serait considéré par une personne raisonnable comme pauvre, explique le magistrat, cité par Today. Il comprend du pain et du café le matin, du porridge l'après-midi et des restes le soir. Elle a été réprimandée pour avoir mangé des œufs dans la résidence. Elle pesait près de 40 kg lorsqu'elle y était employée."

L'avocat de la défense a également affirmé devant la cour que l'accusée avait demandé à plusieurs reprises à l'agence qui l'employait d'être transférée dans une autre maison, sans succès. S'il a donc retenu ces éléments dans son verdict, le tribunal a tout de même opté pour une peine de prison ferme pour ces faits jugés "intolérables". "Si vous aviez des griefs, il existe des canaux légitimes pour les faire connaître, mais il n'est pas juste de le faire de la manière dont vous l'avez fait", a notamment expliqué le juge à la prévenue.

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