Simone Gbagbo, vingt ans de prison et une grâce à l’horizon

La «Dame de fer» ivoirienne au palais de justice d’Abidjan, lors de l’ouverture de son procès, le 26 décembre.

A l’issue d’un procès bâclé et largement politisé, l’ex-première dame de Côte-d’Ivoire a été sévèrement condamnée pour son rôle dans la crise de 2010.

Dans la nuit de lundi à mardi, le tonnerre a frappé deux fois la Côte-d’Ivoire : à l’extérieur du palais de justice d’Abidjan, dissipant dans le chaos la poignée d’irréductibles manifestants venus soutenir jusqu’au bout leur «maman Simone», et à l’intérieur du tribunal, où le sidérant verdict est tombé après neuf heures de délibération. Vingt ans de réclusion ferme pour Simone Gbagbo, condamnée notamment pour «attentat à la sûreté de l’Etat» et «participation à un mouvement insurrectionnel». Un rictus a brièvement animé le visage de l’ex-première dame, vêtue d’une robe bleu clair. Elle «accusait le coup», selon son avocat Rodrigue Dadjé, furieux après une décision «purement politique» prise par la cour d’assises d’Abidjan. Car les jurés ont fortement alourdi la note pour Simone Gbagbo, contre qui le parquet général avait requis dix ans d’emprisonnement. Le procès, qualifié de «kafkaïen» par un accusé, a donc accouché d’un final hollywoodien.

Chaos. La sévérité du jugement étonne au vu de la maigreur des éléments rassemblés par l’accusation. Depuis fin décembre, les témoignages incertains et l’absence de preuves peinaient à incriminer les 79 accusés, jugés pour leur rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011. Le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de l’actuel chef d’Etat, Alassane Ouattara, à la présidentielle de 2010 a provoqué cinq mois de chaos sanglant en Côte-d’Ivoire. Mais l’on a plus disserté aux assises sur des questions politiques (Qui a vraiment gagné le scrutin ? Quel est le rôle de la France, de l’ONU dans les violences ?) qu’assisté à des passes d’armes juridiques sur le fond. Le verdict n’en est pas moins «juste», estime Soungalo Coulibaly, avocat de l’Etat ivoirien, puisqu’il montre à la population que «le règne de l’impunité est terminé».«On attendait qu’elle prenne (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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