Silvio Berlusconi veut renégocier la réforme du Sénat italien

Silvio Berlusconi, qui avait promis au gouvernement l'appui de sa formation, Forza Italia, sur la réforme du Sénat italien, a demandé samedi sa renégociation. /Photo prise le 19 février 2014/REUTERS/Tony Gentile

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a demandé samedi une renégociation de la réforme du Sénat, à laquelle le nouveau président du Conseil Matteo Renzi a lié son avenir politique. Le chef du gouvernement a promis de démissionner si le Parlement ne vote pas la réforme de la haute assemblée, l'une des mesures destinées à simplifier et stabiliser la vie politique italienne. Silvio Berlusconi s'était mis d'accord en janvier dernier sur les grandes lignes de la réforme et avait promis au gouvernement l'appui de sa formation, Forza Italia, sur ce dossier. Mais il a jugé samedi le projet "absolument inacceptable" en l'état. "Soit nous faisons une bonne réforme, soit nous devons fermer le Sénat purement et simplement", a-t-il dit. Dans un communiqué, il a ensuite précisé que Forza Italia soutenait toujours le principe de la réforme du Sénat mais voulait "en discuter tous les détails". Le numéro deux du Parti démocrate de Renzi, Lorenzo Guerini, a dénoncé cette volte-face, qu'il impute à des désaccords au sein de Forza Italia. Le projet de limitation des prérogatives du Sénat est un élément essentiel du programme de réformes constitutionnelles voulues par Matteo Renzi. La haute assemblée deviendrait une chambre non élue, dépourvue du droit d'approuver le budget et de voter la défiance. La réforme vise à mettre fin à un système qui accorde actuellement des prérogatives identiques aux deux chambres du Parlement, mais avec un mode de scrutin différent, rendant difficile l'émergence d'une majorité stable. Elle s'inscrit dans un projet plus vaste de cure d'amaigrissement de l'appareil politique, composé à l'heure actuelle de 950 députés et sénateurs (contre 925 en France et seulement 535 aux Etats-Unis), et de nombreux échelons administratifs locaux. (Naomi O'Leary, Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)