"Siège" des agriculteurs à Paris: ces précédentes actions spectaculaires dans la capitale

La mobilisation se poursuit. Des agriculteurs ont promis de lancer lundi 29 janvier un "siège de la capitale" afin de donner une nouvelle ampleur à leur mouvement et de faire entendre leurs revendications, estimant que les mesures d'urgence du Premier ministre Gabriel Attal annoncées vendredi sont insuffisantes.

L'ampleur exacte de la mobilisation promise lundi reste encore incertaine, mais une action de ce type n'est pas inédite chez les agriculteurs. Ces dernières années, les tracteurs ont défilé à plusieurs reprises à Paris pour faire entendre les revendications de la profession.

À chaque fois, leurs demandes tournent autour de la question du recours aux pesticides et de celles des normes européennes.

• Des tracteurs aux Invalides en 2023

En février 2023, un cortège d'environ 500 tracteurs et engins agricoles venant de départements voisins converge vers Paris et investit l'esplanade des Invalides, donnant lieu à des images spectaculaires. La manifestation cause plus de 400km de bouchons en Île-de-France.

Parmi les agriculteurs mobilisés, nombre d'entre eux exercent dans la filière betteravière. Ils dénoncent l'interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides destinés à protéger les semences et qui ont été prohibés par l'Union européenne trois ans plus tôt.

Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, leur promet une "indemnisation totale" en cas d'épidémie de jaunisse dans leurs cultures.

• Le périphérique parisien bloqué en 2019

Quelques années plus tôt, en 2019, les agriculteurs se mobilisent et décident de remonter l'avenue Foch, à Paris. Bloqués par les forces de l'ordre, ils décident finalement de mener une opération escargot sur le périphérique parisien et bloquent ponctuellement l'axe encerclant la capitale. Environ 800-900 tracteurs sont sur place, venant de 6 régions entourant la capitale.

Parallèlement, environ 200 agriculteurs, venus à pied ou en voiture, bloquent temporairement les Champs-Élysées, déversant du foin devant le restaurant Le Fouquet's.

Là encore, la question des pesticides, et notamment des zones de non traitement destinées à protéger la population, est au centre de leurs revendications. Les agriculteurs se mobilisent également sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). Comme aujourd'hui, le "ras-le-bol" de la profession se fait entendre.

• Plus de 1.000 tracteurs à Paris en 2015

En septembre 2015, plus de 1.500 tracteurs, pour environ 4.500 agriculteurs, quittent leurs exploitations respectives situées aux quatre coins de France pour rejoindre Paris, notamment à l'appel de la FNSEA.

Ils souhaitent faire entendre leur colère face aux mutations touchant leur profession, déplorer leurs difficultés face à une multiplication des normes et réclamer des aides financières pour mieux affronter leurs baisses de revenus.

Les tracteurs ralentissent notamment le trafic sur l'A1, avant de gagner la place de la Nation à Paris. Une délégation se rend à l'Assemblée nationale, escortée par des tracteurs, avant de rencontrer le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls.

Ce dernier leur promet une "pause" dans les normes, notamment environnementales, et une "année blanche" en 2015 sur le remboursement des dettes bancaires. Pas de quoi mettre fin aux mobilisations qui reprennent dans les mois qui suivent.

Article original publié sur BFMTV.com