Shehan Karunatilaka et les fantômes du Sri Lanka
Colombo, 1990. Le corps de Maali Almeida rejoint le fond du lac Beira et les cadavres de victimes de la guerre civile qui, depuis 1983, ensanglante le Sri Lanka. Son âme ne connaîtra de repos avant sept lunes, un interlude entre vie et trépas que Maali compte mettre à profit pour découvrir le nom de ses assassins.
De son vivant, Maali était photographe. Il montrait « la façon dont les gens meurent dans la zone de guerre ». Ses clichés les plus compromettants, il les a cachés dans une boîte à chaussures, sous un lit. Des images d'un ministre qui observe « sans sourciller » le massacre de populations tamoules. Des portraits de journalistes et d'activistes portés disparus, « attachés, bâillonnés et morts en détention ». L'entrevue secrète d'un commandant de l'armée avec un colonel des Tigres tamouls et un trafiquant d'armes anglais, « partageant un pichet de king coconut. »« Si tu le pouvais, tu ferais des milliers de copies de chacune de ces photos et les collerais partout dans Colombo. Peut-être le peux-tu encore. »
À LIRE AUSSI Au Sri Lanka, la revanche d'un peuple en colère
Un séjour entre limbes et lumière
Soumis au terrible décompte des sept lunes, Maali erre en quête de ses derniers instants, tandis que ses proches tentent de retrouver sa trace et que ses photos cachées déchaînent les convoitises. Qui est cet étranger avec lequel il a été aperçu au balcon d'un casino peu avant sa mort ? A-t-il été assassiné en raison de son homosexualité, de dettes de je [...] Lire la suite