Sexisme présumé au bureau : Radio France perd aux prud’hommes

Les juges de Bayonne ont annulé les sanctions prises contre quatre journalistes de France Bleu Pays basque, accusés par un rapport de 2021.

La décision des prud’hommes sur des journalistes de France Bleu Pays basque pour des comportements présumés sexistes s’est jouée sur une question de délais mal respectés par la direction de Radio France.  - Credit:Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP
La décision des prud’hommes sur des journalistes de France Bleu Pays basque pour des comportements présumés sexistes s’est jouée sur une question de délais mal respectés par la direction de Radio France. - Credit:Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP

L'information a été révélée par le quotidien Sud-Ouest : le tribunal des prud'hommes de Bayonne a annulé les sanctions prises contre quatre journalistes de France Bleu Pays basque pour des comportements présumés sexistes, dans une décision rendue le 2 octobre 2023.

La décision des prud'hommes s'est jouée sur une question de délai. La direction de Radio France n'a pas respecté le Code du travail, qui impose d'engager des mesures disciplinaires deux mois au plus tard après révélation des faits fautifs. En l'occurrence, quatre journalistes de la station basque avaient été retirés de l'antenne et un avait été licencié en septembre 2021, plus de cinq mois après la diffusion du documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, dans lequel témoignait une journaliste passée par la station basque, Amaïa Cazenave.

« Mal-être collectif »

Elle livrait un témoignage clé, mais un témoignage douteux. Amaïa Cazenave, qui a quitté Radio France en 2021, réclamait des dommages et intérêts à Radio France, affirmant avoir été victime de sexisme au service national des sports et à la locale de Radio Bleu Pays basque. Dans une décision notifiée le 18 septembre 2023, elle a été déboutée en termes particulièrement sévères. Les juges ont considéré que les faits n'étaient pas établis concernant Paris, et que la plaignante avait « grossièrement contribué à l'ambiance de travail sexiste » dont elle prétendait avoir été victime dans la station basque.

À [...]

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