"Un seul être vous manque...": France-Allemagne, cruelle mise en lumière du rôle indispensable de Griezmann

C’est à Kylian Mbappé qu’échut le brassard de capitaine, mais le patron du milieu de terrain des Bleus, Antoine Griezmann, n’était pas sur la pelouse du Groupama Stadium samedi soir, quand l’équipe de France a subi une déroute comme rarement elle en avait connu sous le mandat de Didier Deschamps.

Un hasard? Pas forcément, même si ce France-Allemagne (0-2), qui a vu les Bleus sombrer, reste l’histoire d’un seul match pour l’instant. Il n’en reste pas moins vrai que cette rencontre a aussi mis fin à près de sept ans de présence ininterrompue pour le leader technique des Bleus (84 rencontres consécutives), un joueur irremplaçable, dont l’apport s’étend de sa disponibilité entre les lignes à son agressivité sans ballon.

"Griezmann est de très loin le joueur le plus sous-côté qui existe", a estimé Thierry Henry cette semaine. Diminué physiquement, Antoine Griezmann n’avait raté aucun match depuis le 31 mai 2017. "C’est vertigineux", saluait Kylian Mbappé, dont la première sélection remonte à cette époque (25 mars 2017), en prévision du match face à la Mannschaft.

La présence de Griezmann aurait-elle tout changé?

Orpheline de sa grinta, de son leadership technique et de sa créativité, d’un joueur qui couvre autant de postes qu’il règle de solutions, aussi bien offensivement que défensivement, l’équipe de France a perdu pied à Décines. "On sait qu'Antoine est un joueur exceptionnel, il arrive à faire le lien entre la défense, le milieu et surtout l'attaque, il nous a manqué. Un joueur de la qualité d'Antoine ne se remplace pas si facilement", a admis Aurélien Tchouaméni après la rencontre.

Le constat du milieu du Real Madrid est révélateur à la fois des faiblesses structurelles de l’équipe de France, mais aussi du profil inestimable de Griezmann. "Je n'avais pas besoin de ce match pour savoir l'importance d'Antoine. Sincèrement, s'il avait été là, vu nos manques dans de nombreux domaines, cela aurait été compliqué aussi. On était en déficit dans d'autres domaines que l'aspect technique", a jugé Didier Deschamps.

Antoine Griezmann est justement réputé pour son leadership moral, sa faculté à ranimer son équipe par l’engagement infaillible dont il fait preuve sur le terrain. Un domaine dans lequel les Bleus ont péché. "Antoine est très important pour nous. Mais on a de très bons joueurs à ce poste. Après, c’est vrai que c’est un leader et qu’il est très important dans l’effectif", a concédé Benjamin Pavard. L’équipe de France, apathique en début de match, s’est éteinte au fil de la rencontre, assommée par l’emprise technique et technique des joueurs de Julian Nagelsmann.

Kylian Mbappé aurait pu sonner le réveil collectif de son équipe, mais l’attaquant du Paris Saint-Germain, auquel il est fait ce reproche en club, n’a jamais été en mesure de déclencher la moindre révolte chez ses partenaires. Sans Griezmann à leurs côtés, Aurélien Tchouameni et Adrien Rabiot ont semblé perdus dans l’entrejeu, incapable de soutenir le prodige Warren Zaïre-Emery qui, esseulé et malgré son inexpérience sous le maillot bleu, a paru le moins emprunté des trois.

Mais si la France n’a pas existé en seconde période, c’est aussi et surtout en raison du génie allemand et de son fond de jeu, fluidifié par le retour de Toni Kroos, la plaque tournante de l'équipe, une aubaine pour le pays hôte du prochain Euro (14 juin-14 juillet). Samedi, l’Allemagne avait son régulateur, son "Griezmann".

Article original publié sur RMC Sport