Sergi Lopez : un ami qui vous fait du bien

Sergi Lopez.

A la veille des élections dans sa province, le jovial Catalan parle indépendance mais aussi violence, jalousie, homosexualité ou amour tardif.

On est venu partager une exubérance, voler quelques miettes d’enthousiasme costaud, sonder un capital sympathie. Comprendre aussi la spécificité de ce Catalan, césarisé pour Harry, un ami qui vous veut du bien et grand séducteur de réalisateurs hexagonaux (Poirier, Vernoux, Ozon, Benchetrit, Moll, etc.). Dans les Rois du monde(Casteljaloux), tragédie grecque flambée à l’alcool, Sergi López campe un sortant de prison qui se met en tête de récupérer son ex jouée par Céline Sallette. Sans calculer vraiment le nouvel amant interprété par Eric Cantona, et son projet de boucherie familiale...

On veut de l’intimité. Il est trop tôt pour tester le concept vodka-cryogénisation à l’Ice bar de ce Kube Hotel, on opte pour l’éblouissante obscurité du rez-de-chaussée. Pour le photographe, l’acteur pose torse nu, peu perturbé par son bedon replet ou l’anarchie de sa pilosité. Séance achevée, il enfile un tee-shirt noir à slogan indépendantiste ( «Sors du troupeau, entre dans la résistance») et s’installe. Barbe poivre et sel et verres correcteurs trahissent ses 49 ans, mais l’énergie et la tchatche sont là. Les bras ventilent, le tutoiement roule sa poule et le brun-vert des œillades amusées cartonne.

Sous des dehors assez foutraques, le comédien a un discours constitué et des opinions tranchées. Florilège sans tabou ni trompette. Il n’est espagnol que pour les tapas et la sieste, la Méditerranée en eaux claires et la convivialité. Pour le reste, il est catalan. Même si ses grands-parents, venus de la région de Murcie, s’exprimaient en castillan. En 1975, Franco tout juste refroidi, les murs de l’école laïque et associative où il était roi de la récré et sujet à la paresse ont bruissé de chants victorieux.

Aujourd’hui, à quelques jours des régionales, le séparatisme hausse le ton, la rue se réapproprie la politique. Ce qui réjouit l’acteur. (...)

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