Serge Federbusch, ancien candidat RN, publie une insulte raciste à l’encontre d’une élue parisienne
POLITIQUE - En 2020, Serge Federbusch avait été préféré à Jean Messiha pour porter les couleurs du Rassemblement national à Paris pour les élections municipales. Ce mercredi 7 février, cet énarque libéral identitaire — peu connu sur la scène nationale — fait parler de lui pour une autre raison.
Dans un message publié sur le réseau social X, Serge Federbusch a pris pour cible l’élue écologiste Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. Alors que l’intéressée s’indignait du sort réservé à des mineurs non accompagnés laissés sans solution d’hébergement, le haut fonctionnaire a réagi en prônant la « remigration » pour ces jeunes migrants, mais aussi pour Fatoumata Koné.
Une seule solution la #Remigration la tienne comprise. https://t.co/5SrC6ARzAq
— Serge Federbusch (@sergefederbusch) February 7, 2024
Pour rappel, la « remigration », prônée durant l’élection présidentielle par Éric Zemmour, consiste à renvoyer en masse les étrangers se trouvant sur le sol français. Une idée qui est longtemps restée cantonnée aux réunions confidentielles de l’extrême droite groupusculaire. « Le grand remplacement est pour eux un constat, la remigration est le programme qui va avec ce constat », expliquait la chercheuse Marion Jacquet-Vaillant dans un documentaire consacré à cette expression et diffusé en avril 2022 sur LCP.
« Abjection raciste »
La reprise de ce terme par Serge Federbusch pour s’en prendre à Fatoumata Koné transpire le racisme, puisque l’élue parisienne est bien française. Mais visiblement pas assez pour l’ancien candidat RN, puisque Fatoumata Koné a manifestement le tort à ses yeux d’avoir des origines maliennes. Une haine crasse qui a fait bondir de très nombreux élus parisiens.
« Tout mon soutien républicain à Fatoumata Koné, victime de racisme d’une violence inacceptable. Profondément indigné », a réagi sur le même réseau social le conseiller de Paris Horizons Pierre-Yves Bournazel. « Ce tweet est une abjection raciste qui ne peut rester impunie ! », a renchéri le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire. L’adjoint aux mobilités David Belliard, le sénateur communiste Ian Brossat, la sénatrice socialiste Colombe Brossel, le groupe LR Changer Paris… Toute la classe politique parisienne a unanimement condamné les propos de Serge Federbusch.
Quelle honte ! Cet homme était candidat pour le RN à Paris aux dernières municipales. Il propage un racisme crasse, à mille lieux des valeurs d'accueil, de solidarité et d'émancipation que porte et défend Paris.
Et ce n'est pas parce que ces discours de haine sont de plus en… https://t.co/SdyKNuandQ— David Belliard (@David_Belliard) February 7, 2024
Chère @Kone_Fatou, je me refuse à retwitter un tweet raciste mais sois bien assurée de notre amitié et notre détermination à tous et toutes de lutter contre le racisme . Tout le temps et partout.
— Colombe Brossel (@cbrossel) February 7, 2024
🟥@catherine_dumas et l'ensemble des élus du @GpeChangerParis condamnent fermement les propos inqualifiables émis à l'encontre de @Kone_Fatou. Nous lui apportons notre plein soutien. #ConseildeParis pic.twitter.com/mpKN0thsjZ
— Changer Paris (@GpeChangerParis) February 7, 2024
Vomitif.
Tout mon soutien à @Kone_Fatou.
Ces propos n’auront jamais leur place ni dans notre ville, ni ailleurs.
Paris est une ville multiculturelle, cosmopolite et elle le restera. https://t.co/DVy8upe8Nd— Ian Brossat (@IanBrossat) February 7, 2024
« Je suis née en 1981, j’ai grandi à Paris et je subis du racisme depuis que je fais de la politique, depuis 2014 », a réagi, émue aux larmes, Fatoumata Koné au Conseil de Paris.« Je suis née en France, ce n’est pas un sujet pour moi mais un sujet pour beaucoup de gens », a-t-elle ajoutée, en déplorant un « racisme exacerbé par l’actualité politique ».
Elle a reçu une ovation des élus du Conseil, tous bords confondus. « Ces propos tombent sous le coup de la loi », a estimé le préfet de police Laurent Nuñez, dénonçant une attaque « haineuse et odieuse ».
À l’heure de la publication de cet article, le tweet était toujours en ligne et Serge Federbusch n’était aucunement revenu sur ses propos. Comme le rappelle la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), « l’injure commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » est passible de six mois d’emprisonnement et 22 500 euros d’amende.
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