Les Serbes dans la rue pour dénoncer la violence après deux fusillades de masse

C'est la troisième fois en quinze jours que les gens descendent en nombre dans la rue après les fusillades qui ont semé l'effroi dans le petit pays des Balkans.

Le 3 mai, un adolescent de 13 ans est accusé d'avoir assassiné neuf élèves et un garde dans l'établissement scolaire qu'il fréquentait dans le centre de Belgrade.

Moins de 48 heures après, le pays des Balkans avait été secoué par une nouvelle fusillade, lorsqu'un homme de 21 ans avait assassiné par balles huit personnes dans des villages proches de Belgrade.

"Nous sommes choqués, nous n'arrivons pas à comprendre, nous sommes en colère", a lancé à la foule massée devant le parlement Jelena Mihajlovic. "C'est une question que nous nous posons tous : quel pays allons-nous laisser à nos enfants ?"

Il s'agit des manifestations les plus importantes depuis plus de vingt ans, quand les gens étaient descendus massivement dans la rue pour faire tomber l'homme fort du pays, Slobodan Milosevic.

Les protestataires réclament la révocation des licences des chaînes de télévisions qui diffusent des émissions violentes, ainsi que l'interdiction de journaux pro-gouvernementaux qui attisent les tensions.

Démissions

Les manifestants demandent aussi la démission du ministre serbe de l'Intérieur et du patron des services de renseignements, et appellent le Parlement à se réunir en séance extraordinaire pour discuter de la réaction des autorités aux fusillades.

Le président serbe Aleksandar Vucic qualifie les manifestations de coup "politique" et a annoncé une contre-manifestation de ses soutiens pour le 26 mai qui sera selon lui "le plus grand rassemblement dans l'histoire serbe".

39% des Serbes possèdent une arme à feu

Après les tueries, il avait promis un plan de désarmement à grande échelle de la population. Selon le projet de recherche Small Arms Survey (SAS), 39% des habitants de la Serbie possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d'Europe.