"Tu seras tondue à la Libération": la patronne des députés écologistes demande des sanctions contre un macroniste

Cyrielle Chatelain a écrit un courrier à Yaël Braun-Pivet pour exiger des sanctions à l'encontre de Jean-René Cazeneuve. "Le message est clair: en tant que femme, je me dois de rester à ma place et de tenir ma langue", lit-on dans cette lettre qui évoque des "propos menaçants". Le député incriminé nie les faits.

Un vif incident de séance alors que l'hémicycle était sous haute tension. En pleine séance des questions d'actualité au gouvernement mardi 12 décembre, moins de 24 heures après le rejet surprise de la loi immigration, la présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain a accusé Gérald Darmanin de "méthodes crapuleuses".

Elle lui reprochait d'avoir essayé de convaincre les députés LR "en marchandant leurs vote" en faveur de ce texte "contre des gendarmeries".

"En tant que femme, je dois rester à ma place"

Les accusations ont fait bondir le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, à quelques mètres d'elle.

"Tu seras tondue à la Libération pour avoir voté avec le Rassemblement national" pour rejeter le projet de loi immigration, lui aurait alors lancé cet élu du Gers.

De quoi pousser la patronne des écologistes au Palais-Bourbon à se fendre d'un courrier auprès de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, pour lui demander des sanctions.

"Le message est clair: en tant que femme, je me dois de rester à ma place et tenir ma langue", peut-on lire dans cette lettre qu'a pu se procurer BFMTV et qui a été transmise au bureau de l'institution ce mercredi à 10 heures.

"Des propos menaçants"

Après avoir dénoncé des "propos menaçants", Cyrielle Chatelain rappelle également l'origine de ces mots.

"La tonte des femmes à la Libération constituait une attaque contre leur intégrité physique et une destruction de ce qui représentait leur féminité", avance la députée qui rappelle que ces actes ont eu pour but de "d'humilier publiquement les femmes".

La méthode a également cherché à marquer "le retour à l'ordre patriarcal après une période de guerre où elles avaient assumé des responsabilités importantes".

Jean-René Cazeneuve dément les faits

Seul le bureau de l'Assemblée peut décider de sanctions à l'encontre des députés qui peuvent aller d'un simple rappel à l'ordre à une retenue sur salaire et l'interdiction de venir plusieurs semaines au Palais-Bourbon.

Peu coutumier des débordements, celui qui est rapporteur du budget et fait partie des figures respectées dans son camp "dément fermement" les faits qui lui sont rapprochés, comme il l'explique dans Le Figaro. La scène a cependant été confirmée par plusieurs témoins dont le socialiste Olivier Faure.

"Une défaite sur la loi immigration ne peut en rien justifier ces propos d'une violence inouïe et d'un sexisme crasse", a jugé la présidente des députés LFI Mathilde Panot sur X (anciennement Twitter).

Plaintes déposées

De son côté, Gérald Darmanin a annoncé ce mardi soir vouloir déposer plainte pour "diffamation et dénonciation calomnieuse à la suite des accusations mensongères concernant de prétendus marchandages" de vote de députés.

Des députés LFI ont de leur côté saisi la procureure de la République de Paris pour des "faits de corruption" visant Gérald Darmanin.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Après le rejet de la loi immigration, tensions au sein de l'Assemblée nationale