Un septuagénaire qui se faisait passer pour un mannequin jugé pour viols par surprise

Un homme de 74 ans jugé pour des viols par surprise, caché sous une fausse identité - Getty Images/iStockphoto

Le procès d’un homme de 74 ans pour “viols par surprise” vient de s’ouvrir à la cour criminelle départementale de Montpellier. Le septuagénaire se faisait passer pour un bellâtre de 37 ans aimant les rapports sexuels dans l’obscurité, avec des partenaires aux yeux bandés.

Si l’habit ne fait pas le moine, la photo de profil ne fait pas l’âge du partenaire sexuel. C’est ce qu’ont découvert plusieurs femmes ayant été abusées par un homme ayant menti sur son nom, son âge et son physique, rapporte Le Figaro. Agé de 68 au moment des faits, Jack Sion se faisait passer pour Anthony Laroche, un architecte d’intérieur fictif de 37 ans, dont la photo de profil était en fait celle d’un mannequin trouvée sur le site de la marque Marlboro. Une fois ses victimes charmées sur internet, il les recevait chez lui, dans l’obscurité et leur bandait les yeux avant qu’elles ne puissent le voir. Mais la supercherie a été découverte par certaines d’entre elles.

L’enquête commence en 2014, à Nice, quand une femme de 33 ans porte plainte contre celui qu’elle connait sous le nom d’Anthony Laroche. Elle sort alors d’une rupture difficile et elle a commencé à discuter avec cet homme charmant qui lui a finalement proposé une rencontre au scénario bien particulier. Peu convaincue mais fragilisée psychologiquement, elle accepte. Elle entre dans un logement plongé dans la pénombre, Anthony lui ordonne de se déshabiller, lui bande les yeux et lui interdit de le toucher pendant le rapport. À la fin de celui-ci, elle retire son bandeau et subit un violent choc. L’homme n’a rien en commun avec la photo du site de rencontre où il se sont connus, il s’agit “vieil homme à la peau fripée”. Terrorisée, elle s’enfuit immédiatement.

Une immense affaire

Rappelant deux autres plaintes datant de 2009 et 2013 aux policiers, ce témoignage les conduit à perquisitionner l’appartement non loin de la promenade des Anglais. Ils y trouvent tout : l’ordinateur contenant les conversations, les liens ayant servi à attacher la victime, la bandeau et un carnet contenant les noms de 342 femmes. Et les policiers découvrent que nombre d’entre elles ont vécu un scénario identique, certaines racontant qu’elles ont été traumatisées, humiliées ou effrayées par cette expérience, parfois au point de se laver à l’eau de javel.

Jack Sion, lui, soutient qu’il n’a forcé personne et que toutes ces femmes auraient pu enlever leur bandeau à tout moment. Il tombe en fait sous le coup du “viol par surprise” qui, s’il était encore en zone grise en 2014, a été clarifié par un arrêt de la cour de cassation en 2019 : “l'emploi d'un stratagème destiné à dissimuler l'identité et les caractéristiques physiques de son auteur pour surprendre le consentement d'une personne et obtenir d'elle un acte de pénétration sexuelle constitue la surprise.” Finalement, seules trois femmes se sont constituées partie civile dans ce procès qui devrait durer toute la semaine. En plus de la question du consentement, la cour devrait débattre sur la personnalité plus qu’obscure de ce manipulateur hors norme.

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