Sept morts dans le bombardement d'un quartier d'Alep

Manbij, province d'Alep. Dans la ville d'Alep même, des bombardements de rebelles syriens ont fait sept morts et une quarantaine de blessés samedi à Cheikh Maksoud, un quartier tenu par les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), /Photo prise le 18 juin 2016/REUTERS/Rodi Said

BEYROUTH (Reuters) - Des bombardements de rebelles syriens ont fait sept morts et une quarantaine de blessés samedi à Cheikh Maksoud, un quartier d'Alep tenu par les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La route du Castello, seule voie d'accès aux zones de la ville tenues par les insurgés, se trouve dans ce secteur. La multiplication des tirs d'artillerie et des raids aériens l'a rendue pratiquement inutilisable ces dernières semaines. Plusieurs centaines de milliers d'habitants d'Alep sont donc complètement assiégés. Les rebelles s'étaient déjà attaqués à Cheikh Maksoud en accusant les YPG de chercher à leur couper la route du Castello. Les miliciens kurdes, alliés des Etats-Unis dans la lutte contre l'Etat islamique, tiennent l'essentiel de la zone frontalière de la Turquie. Beaucoup d'insurgés de l'ouest de la Syrie les soupçonnent de faire cause commune avec Damas, ce qu'ils nient. Les bombardements qui visent Cheikh Maksoud depuis la mi-février ont fait 132 morts et 900 blessés parmi les civils, selon l'OSDH. La Russie a annoncé jeudi une trêve de 48 heures à Alep, mais combats, bombardements et raids aériens n'ont pas cessé. Des barils d'explosifs largués par hélicoptère y ont fait trois morts, dont deux enfants, et neuf blessés, toujours d'après l'OSDH. Zeïtane, Khalsa et Barna, des villages situés au sud d'Alep, près de l'autoroute qui relie la ville à Damas, sont par ailleurs tombés aux mains des rebelles, poursuit-il, faisant état de 86 morts dans les rangs de l'armée et des milices qui lui prêtent main forte, au cours des quatre derniers jours. Les forces gouvernementales s'en étaient emparés à la fin de l'année dernière dans le cadre d'une vaste offensive soutenue par l'aviation russe, mais cet appui aérien leur a fait défaut au cours de la semaine écoulée, ajoute l'OSDH. (Lisa Barrington, Jean-Philippe Lefief pour le service français)