Dans « Sept à huit », Emmanuelle Seigner défend son mari, Roman Polanski

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TF1

TÉLÉVISION - Emmanuelle Seigner était invitée ce dimanche 16 octobre sur TF1 dans l’émission Sept à huit.

Pour la première fois, l’actrice de 56 ans s’est exprimée sur les accusations portées contre son mari, Roman Polanski, aujourd’hui âgé de 89 ans.

Depuis la fin des années 70, les accusations d’abus sexuels rattrapent régulièrement la vie du réalisateur, qui a remporté trois Oscars et une Palme d’Or à Cannes. Malgré de nombreux démêlés procéduraux, il fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les États-Unis et s’est retrouvé, à plusieurs reprises, sous la menace d’une extradition.

La première accusation contre lui remonte à 1977, quand il est accusé d’avoir drogué et violé Samantha Gailey, 13 ans à l’époque, à Los Angeles. Condamné, il passera 42 jours en prison avant de quitter les États-Unis lorsqu’un juge semblait sur le point de revenir sur l’accord, pour le condamner à plusieurs années de prison.

« Treize ans c’est jeune bien sûr, mais c’était une époque très permissive », répond Emmanuelle Seigner lorsque la journaliste Audrey Crespo-Mara lui rappelle ces faits. « Le rapport à l’âge a aussi beaucoup changé. À l’époque, on louait la lolita, on la célébrait. Donc moi, ayant commencé ma carrière de mannequin à 14 ans, ça n’était pas une histoire qui me choquait. »

« Il se sent coupable vis-à-vis de nous », ajoute la comédienne. « Pas coupable d’avoir couché avec une adolescente de 14 ans ? », relance Audrey Crespo-Mara. « Si bien sûr. D’autant qu’ils ont aujourd’hui de très bonnes relations », confie Emmanuelle Seigner. « Ils s’échangent des e-mails. Elle n’en peut plus de ce statut de victime. C’est pour cela qu’elle demande l’abandon des poursuites. »

« Qu’on lui foute la paix »

Quid des autres femmes qui accusent le cinéaste, avec l’émergence du mouvement MeToo, pour des faits à chaque fois prescrits ?

« Moi quand j’ai connu mon mari, toutes les femmes voulaient coucher avec lui, toutes les jeunes filles voulaient coucher avec lui, c’était un truc de dingue, c’était fou quoi. Il avait 52 ans, il avait l’air d’en avoir 30, il était un grand metteur en scène, donc il attirait énormément et je pense qu’il n’avait besoin de violer personne », répond Emmanuelle Seigner, déplorant que la présomption d’innocence soit aujourd’hui « totalement bafouée ».

Désormais, le réalisateur est vu comme un paria, selon l’actrice, et cela a aussi des répercussions sur sa carrière à elle : « C’est affreux parce qu’il ne peut pas monter un film, on conseille aux acteurs de ne pas jouer dans ses films. Moi-même, je suis blacklistée en France. »

« L’homme avec qui je vis, ce n’est pas du tout la personne dont j’entends parler », affirme-t-elle encore, le qualifiant de « très bon mari (et) très bon père ». « Il est meurtri, il le vit très mal. (…) Qu’on le laisse tranquille, que les gens s’occupent des vrais prédateurs, des gens qui sont un danger pour la société, qu’on lui foute la paix », s’agace l’actrice dans Sept à huit.

Hélène Devynck, qui accuse publiquement Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir violée, et Cécile Delarue, qui a témoigné contre le même homme pour harcèlement sexuel, ont vivement condamné sur Twitter la prise de parole d’Emmanuelle Seigner sur TF1.

Plusieurs accusations depuis 2010

Parmi les femmes qui accusent Roman Polanski, une femme, identifiée comme « Robin », l’a accusé en août 2017 d’agression sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans, en 1973.

En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice, a déposé une nouvelle plainte pour viol, affirmant avoir été agressée en 1972 à Gstaad, en Suisse, alors qu’elle avait 15 ans.

En octobre 2017, une artiste américaine, Marianne Barnard, a aussi accusé le réalisateur de l’avoir agressée en 1975, alors qu’elle avait 10 ans.

En novembre 2019, une Française, Valentine Monnier, l’a également accusé de l’avoir violée en 1975 en Suisse alors qu’elle avait 18 ans.

Avant cela, en 2010, l’actrice Charlotte Lewis avait elle affirmé à avoir été « abusée sexuellement » par le cinéaste dans son appartement parisien au début des années 1980, alors qu’elle avait 16 ans.

Ces accusations sont aujourd’hui toutes prescrites et avaient été contestées par Roman Polanski dans un entretien à Paris Match en décembre 2019 : « depuis des années, on essaie de faire de moi un monstre », s’indignait-il alors.

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