Des semis à la moisson, une météo millimétrée

Depuis vingt ans, les parcelles agricoles se couvrent de capteurs mesurant de nombreux paramètres.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté avril/ juin 2024.

Dans les champs, c'en est fini du petit coup d'œil sur l'horizon au soleil couchant : l'agriculture 4.0 est dans la place. Depuis vingt ans, les parcelles se couvrent de capteurs mesurant les précipitations, l'ensoleillement, la température, l'humidité des sols, la vitesse du vent, la pression atmosphérique, etc.

Des outils connectés d'aide à la décision (OAD) se sont développés, adaptés à chaque culture et accessibles sur ordinateur ou, en plein champ, sur un smartphone. Ils intègrent plusieurs modèles météo, dont celui de Météo-France, qu'ils relient aux relevés de terrain et aux modèles de croissance des plantes (besoins à chaque stade de végétation). Ils proposent une planification fine des travaux à effectuer et des actions d'urgence à mener en cas d'alerte.

Météo personnalisée

"L'objectif est d'obtenir une météo personnalisée à 15 jours avec le plus grand niveau de confiance possible, explique Damien Raynaud, météorologue chez Frogcast, une start-up savoyarde. L'outil Arpege de Météo-France a une résolution de 10 kilomètres avec une prévision à J + 5, Arome une résolution de 1,3 kilomètre avec une prévision à J + 2 ; nous souhaitons alimenter les OAD agricoles avec des prévisions à 15 jours dotées d'une bonne fiabilité. Par exemple, une probabilité de gel à 90 %." Sur une vigne ou un verger, un gel en période de floraison est fatal. Les OAD offrent la possibilité d'enclencher un protocole de sauvegarde : brumisation, installation de braseros, etc. Des mesures coûteuses qui ne seront mises en œuvre que si le risque est avéré.

Par Valérie Handweiler

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