« Le Semeur » de Van Gogh aspergé de soupe dans un musée de Rome

Un nouvel acte de désobéissance civile contre un tableau de maître dans le but d’encourager les gouvernements européens à prendre des mesures concrètes contre le réchauffement climatique.

ÉCOLOGIE - Les jours se suivent et se ressemblent pour certains des plus célèbres tableaux du monde. Après plusieurs actions contre des peintures de grands maîtres, une nouvelle œuvre de Vincent Van Gogh, Le Semeur, a été recouverte de soupe ce vendredi 4 novembre à Rome.

Selon les informations de La Repubblica, c’est avec de la soupe que trois jeunes femmes ont mené leur action contre le tableau de l’artiste néerlandais, actuellement présenté au palais Bonaparte de la capitale transalpine dans le cadre d’une exposition. Une vidéo de la scène a également été diffusée en ligne, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Suivant la même méthode que les précédentes actions observées en Europe ces dernières semaines, les trois activistes d’Ultima generazione (« Dernière génération ») se sont chacune collé une main au mur, tout « en criant des slogans contre l’utilisation du charbon et sur le changement climatique », précise le journal italien.

En revanche, le tableau – protégé par une vitre – n’a subi aucune dégradation après ce lancer de soupe aux légumes, selon l’agence de presse Ansa. Cette action du collectif d’activistes écologistes s’inscrit dans un mouvement plus large d’actes de désobéissances civils prônés par le réseau A22 pour alerter les États sur la nécessité urgente de prendre des mesures contre le réchauffement climatique.

Pour l’heure, on ne dispose d’aucune information sur la situation des militantes impliquées dans cette nouvelle action, La Repubblica se contentant de préciser que les trois jeunes femmes pourraient être amenées au poste de police pour un signalement de leur acte de vandalisme.

De plus en plus d’actions

Dans un post partagé le 31 octobre sur ses réseaux sociaux, Ultima generazione avertissait d’ailleurs sur la multiplication à venir de ces actions chocs dans des lieux arts : « Les actions dans les lieux d’art continueront, et nous continuerons à nous répéter, en essayant peut-être d’améliorer certains mots, de trouver des combinaisons sémantiques plus incisives, de vous montrer et de vous faire comprendre la manière dont nous voyons tout cela ».

« Il est inutile que vous nous répétiez d’aller devant les bâtiments du gouvernement, car nous y sommes déjà allés. Nous y allons depuis des décennies, remplissons des formulaires, faisons signer des pétitions, sensibilisons à l’environnement, faisons des grèves de la faim ou même des suicides devant ces murs. Nous n’avons plus le temps. Maintenant ça suffit », ajoute encore le groupe militant.

Ces dernières semaines, à l’initiative d’Ultima Generazione ou de Just Stop Oil notamment, plusieurs tableaux célèbres ont été recouvert de diverses substances : purée, soupe, colle... C’est le sort subi par les Tournesols de Vincent Van Gogh le 14 octobre dernier, ou encore Les Meules de Claude Monet à Potsdam (Allemagne).

Ce mercredi, deux militants écologistes ont été condamnés aux Pays-Bas à deux mois de prison – dont un avec sursis – pour s’être collés contre la vitre protégeant le tableau La Jeune Fille à la Perle, une œuvre peinte en 1665 et exposée au musée Mauritshuis de La Haye.

VIDÉO - Activisme écologiste: "Toutes les œuvres sont sélectionnées de manière à ce qu'on soit sûr de ne pas les dégrader", assure ce militant

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