Selon Harry, Rupert Murdoch a conclu un accord avec le prince William sur l'affaire des écoutes téléphoniques

Nouvelle révélation dans le procès contre l'éditeur du Daily Mail, Associated Newspaper, accusé par plusieurs célébrités, dont le prince Harry, d'avoir recueilli des informations de manière illégale, notamment par le biais d'écoutes téléphoniques.

Comme le rapporte The Guardian, les avocats du duc de Sussex ont partagé dans le cadre d'une audience à la Haute Cour de Londres fin mars, des documents juridiques qui font état d'une "très grosse somme d'argent" versée en 2020 par l'entreprise médiatique de Rupert Murdoch au prince William, afin de mettre un terme à une action en justice intentée par le prince de Galles contre le magnat de la presse.

Scandales d'écoutes illégales

Le prince Harry, le fils cadet du roi Charles, poursuit News Group Newspapers (NGN) - qui appartient à Rupert Murdoch - dans le cadre de plusieurs scandales d'écoutes illégales pratiquées dès le début des années 2000.

Début 2005, l'affaire concernait au départ des écoutes dans les messageries de collaborateurs des princes William et Harry mais l'émotion avait culminé à l'été 2011 lorsque le tabloïd News of the World avait écouté la boîte vocale d'une collégienne disparue et finalement retrouvée morte, Milly Dowler.

Les révélations avaient débouché sur la fermeture en catastrophe du tabloïd dominical du magnat des médias Rupert Murdoch, qui avait versé deux millions de livres à la famille de Milly Dowler dans un accord à l'amiable.

Lors du procès, la société News Group Newspapers a fait valoir que la Haute Cour devait rejeter les poursuites à son encontre car les plaintes ont été déposées trop tard, selon elle.

Éviter l'atteinte à la réputation de la famille royale

Mais lors de son audience devant la Haute Cour de Londres, en mars dernier, le prince Harry a affirmé qu'un accord conclu entre la famille royale et News Group Newspapers - société éditrice de The Times, The Sunday Times et The Sun - l'empêchait de porter plainte plus tôt.

Cet accord, qui, selon le prince, avait été autorisé par la reine Elizabeth II avant sa mort, aurait été conclu afin "d'éviter qu'un membre de la famille royale ne doive s'asseoir à la barre des témoins et raconter les détails spécifiques des messages vocaux privés et hautement sensibles qui ont été interceptés", rapporte The Guardian.

Le duc de Sussex rapporte également dans sa déposition que le palais de Buckingham "voulait éviter à tout prix" l'atteinte à la réputation de la famille royale causée par la publication, dans les années 1990, des détails d'une "conversation téléphonique intime" entre Charles et l'actuelle reine consort Camilla, alors que son père était encore marié à sa mère, la princesse Diana.

Lassé par cet accord, le prince Harry aurait malgré tout porté plainte contre l'éditeur en 2019. Le prince William se serait, selon son frère, contenté de la somme d'argent versée par la société de Rupert Murdoch.

Article original publié sur BFMTV.com