Selon les États-Unis, le Burkina Faso n’a pas l’intention de recourir à Wagner

“Elle est venue sans tambour ni trompette, a été reçue sans les flonflons protocolaires habituels et est repartie sans déclaration de presse. Pourtant depuis vingt-quatre heures au moins, des confrères font la une […] sur l’audience qu’elle a eue avec le capitaine Ibrahim Traoré”, écrit L’Observateur Paalga dans son éditorial du vendredi 28 octobre. Une allusion à la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, qui a rendu compte, mercredi 26 octobre, de sa visite au Sahel entre le 16 et le 20 octobre. Une déclaration en particulier a suscité l’intérêt : “[Elle] a laissé entendre que le capitaine Ibrahim Traoré [arrivé au pouvoir à la faveur du putsch du 30 septembre] n’a pas l’intention de recourir à Wagner et que le Burkina voulait plutôt compter d’abord sur ses propres forces pour assurer la défense de son territoire”, résume Le Pays.

“L’émissaire américaine, poursuit L’Observateur Paalga, en a pris bonne note et [a] prévenu […] des dangers d’un revirement de position.” Des propos qui, selon le titre, risquent de déplaire “à certaines organisations de la société civile, voire à des lobbys burkinabè à l’origine d’orchestrations de rues prorusses”. Ces derniers ont bruyamment accompagné le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré, le 30 septembre, tout en attaquant des symboles français.

“L’Oncle Sam” n’a donc pas “abandonné ses visées géostratégiques sur le continent africain, particulièrement au Sahel”, et “les grondements de l’Ours slave sur les dunes maliennes ne sont pas pour le décourager”, analyse L’Observateur Paalga.

“L’appel du pied d’Evgueni Prigojine, patron du groupe Wagner, aux nouvelles autorités du pays des Hommes intègres au lendemain de la chute du lieutenant-colonel Damiba est venu en rajouter à l’inquiétude de certains partenaires”, abonde Le Pays. Et de s’interroger : pourquoi ne pas avoir laissé aux autorités de transition burkinabè la primeur d’une telle annonce ?

“Est-ce une façon pour Washington de mettre la pression sur le jeune capitaine ou bien est-ce un besoin de se rassurer soi-même en coupant l’herbe sous les pieds de l’adversaire ?” Quoi qu’il en soit, conclut-il, le “Burkina Faso est devenu un véritable enjeu pour les puissances occidentales” dans la lutte antiterroriste.

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