Les selles des bébés contiennent une étonnante diversité de virus

Après cinq années passées à analyser les selles de 647 bébés danois âgés d’un an, une équipe internationale assure, dans la revue Nature Microbiology, avoir trouvé pas moins de 10 000 espèces de virus, dont la plupart n’ont pas encore été décrites. Heureusement, rien à craindre, ils appartiennent tous à une catégorie bien particulière des virus, les bactériophages. Comme leur nom l’indique, ils “infectent exclusivement des bactéries”, précise ScienceAlert.

De plus en plus de laboratoires orientent leurs recherches sur le microbiote, ce royaume microbien que nous abritons et qui, en retour, nous rend la vie un peu plus facile. Essentiellement constitué de bactéries, le microbiote contient aussi des populations d’archées, de champignons et de virus.

En comparant les génomes, les chercheurs ont “trouvé 248 familles [de virus] dont seulement 16 étaient connues”, rapporte le site d’informations scientifiques australien. L’équipe de chercheurs a baptisé ces nouvelles espèces d’après le nom des enfants qui ont pris part à la recherche. À l’avenir, les virologues parleront de Sylvesterviridae ou encore de Tristanviridae lorsqu’ils évoqueront ces nouveaux venus.

Parmi les 10 000 virus identifiés, 800 l’avaient déjà été dans des selles d’adultes. Les chercheurs en déduisent qu’à la naissance, on est colonisé par des bactériophages qui ne restent pas en nous tout au long de notre existence. Ces “bébés bactériophages” sont remplacés petit à petit par des “bactériophages adultes”, résume ScienceAlert.

Selon les chercheurs, cette différence dans la diversité des virus entre adultes et enfants s’explique en partie par nos habitudes alimentaires. Par exemple, les Bifidobacterium, des bactéries capables de digérer le lait maternel, sont abondantes dans le microbiote des enfants, qui abrite aussi des virus bactériophages spécifiques aux Bifidobacterium. Avec l’âge et l’arrêt progressif d’ingestion de lait, les adultes ne présentent plus, ou très peu, de Bifidobacterium dans leur microbiote. En conséquence, la proportion des bactériophages spécifiques décline aussi. Faute de proie, les prédateurs disparaissent.

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