Séisme : comment la France se prépare-t-elle ?

Un séisme de magnitude 5,4 a frappé la Drôme et l'Ardèche. Comment la France se prépare-t-elle pour gérer les tremblements de terre ?
Un séisme de magnitude 5,4 a frappé la Drôme et l'Ardèche. Comment la France se prépare-t-elle pour gérer les tremblements de terre ?

Un tremblement de terre de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter a frappé la Drôme et l’Ardèche, lundi 11 novembre. Comment la France se prépare-t-elle pour ce genre de phénomène ?

Un tremblement de terre a frappé l’Ardèche et la Drôme, lundi 11 novembre. De magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter, selon le Bureau central sismologique français (BCSF), il est le plus fort ressenti en France depuis 2003. Le séisme, dont l’épicentre se situait près de la commune du Treil, a fait quatre blessés et de nombreux dégâts matériels.

Une autre secousse, de magnitude 3,1, a été ressentie ce 12 novembre à Strasbourg. Comment la France se prémunit-elle contre les séismes ?

La construction, au cœur de la prévention

Samuel Auclair, ingénieur en sismologie au BRGM (Bureau de recherche géologiques et minières) et auteur d’un livre intitulé “Le séisme sous toutes ses coutures”, nous précise les deux axes sur lesquels s’appuie le gouvernement pour prévenir les risques sismiques : “la prévention et la préparation à la gestion de crise”.

Côté prévention, “le principal pilier, c’est la construction”, précise le spécialiste. Depuis octobre 2010, toutes les nouvelles constructions sont soumises à des règles parasismiques, qui évoluent selon le type de bâtiment, le sol et les aléas sismiques de la zone. “Le but est de garantir la protection des occupants des lieux. Il ne s’agit pas forcément de réintégrer le bâtiment après le tremblement de terre”, ajoute Samuel Auclair.

Le risque des bâtiments anciens

Le problème, c’est qu’en France, il n’y a pas que des bâtiments neufs. “Les bâtiments historiques ne sont pas mis aux normes facilement, cela représente un coût énorme”, nous détaille l’ingénieur en sismologie. Certains peuvent toutefois être modifiés dans les zones à risque, comme les écoles par exemple. Mais pour les habitations, il n’y a aucune obligation, “sauf en cas de gros travaux, comme l’ajout d’un nouvel étage” ou encore “s’il y a une injonction du préfet”.

Les ouvrages d’art (ponts, routes, barrages) et les bâtiments industriels (usines), répondent eux aussi à des règles de construction bien précises. Quant aux installations nucléaires, leur sécurité dépend de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire). “Il s’agit d’une réglementation très spécifique”, complète Samuel Auclair.

Le reste de la prévention passe par des campagnes de sensibilisation et l’apprentissage d’une culture du risque. “Elle existe notamment aux Antilles, où le risque sismique est plus important”, détaille le spécialiste.

Impossible de prévoir les séismes

Outre la prévention, la France s’appuie aussi sur la “préparation à la gestion de crise”. Il s’agit là “d’entraîner la sécurité civile, les services de secours, les communes… à réagir une fois que le séisme a eu lieu”, énumère Samuel Auclair.

Car le problème des tremblements de terre, c’est qu’il est impossible de les prévoir. “La recherche est très active sur le sujet”, mais pour le moment, “la source historique est la principale source d’information pour calculer l’aléa sismique”, dévoile l’ingénieur en sismologie. Il poursuit : “On fait des statistiques sur les séismes passés et on sait que la plupart des tremblements de terre ont lieu le long des grandes failles”.

Les sismomètres n’existant que depuis une centaine d’années - ce qui n’est rien à l’échelle des séismes - afin de remonter plus loin, les scientifiques consultent les archives. Ils peuvent ainsi retracer les tremblements de terre jusqu’à 1000 ans auparavant. “On essaie de comprendre l’intensité des phénomènes et on calcule la magnitude a posteriori”, décrit Samuel Auclair, qui conclut : “on ne désespère pas de pouvoir, un jour, repérer les signes avant-coureur”.

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