« Sous la Seine » sur Netflix : Les critiques françaises et anglophones ne sont absolument pas d’accord sur le film

« Sous la Seine » sur Netflix divise les critiques cinéma en France et à l’étranger.
Netflix « Sous la Seine » sur Netflix divise les critiques cinéma en France et à l’étranger.

FILM - Sous la Seine en français, Under Paris (« sous Paris ») en anglais. Un « navet qui touche le fond » à domicile ou « l’un des meilleurs films de requin jamais réalisés » à l’étranger. Le film de Xavier Gens, sorti le 5 juin sur Netflix, n’a pas du tout été accueilli de la même manière par la presse française et anglophone.

« Sous la Seine » sur Netflix a fait une grossière erreur dont se délecte la ville d’Orléans

Classifié comme « film d’horreur » et « thriller » par la plateforme de streaming également distributeur, Sous la Seine imagine un requin rôdant en plein Paris, prêt à attaquer, à quelques jours d’un championnat de triathlon dans le fleuve parisien. Bérénice Bejo joue Sophia, une scientifique reconvertie en guide dans un aquarium après avoir perdu toute son équipe lors d’une mission dans le Pacifique.

Des jeunes militants écologistes retrouvent la trace du requin qu’elle suivait depuis des années, et l’animal se balade dans les catacombes de la capitale. Évidemment, la police fluviale refuse de les croire et la maire de Paris n’annulerait l’épreuve sportive pour rien au monde.

Sans grande surprise, le film tourne au bain de sang, jugé grotesque par de nombreux médias francophones. Sur AlloCiné, la note moyenne attribuée par la presse française est de deux étoiles sur cinq.

Tournée en ridicule en France

Pour Le Parisien, c’est « une perte de temps totale, tant ce film de Xavier Gens avec Bérénice Bejo et Nassim Lyes nous a ennuyé ». La journaliste fustige « les rapports entre les personnages, les coïncidences que l’on voit arriver gros comme une maison. Tout est poussif, caricatural. Les dialogues sont plats ».

Même son de cloche aux Échos, pour qui ce « navet qui touche le fond […] multiplie les clichés et offre un film de genre aux nombreuses failles qui ne peut briller que par un visionnage au second, voire troisième degré ». « Sous la Seine fait un gros plouf », titre de son côté Premiere, qui annonce d’emblée que « non, Sous la Seine n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de bon film. […] Il n’y a pas grand-chose à sauver – si ce n’est les faux requins ».

En regardant le film, nos confrères de Télérama pensent avoir trouvé « la recette du vrai navet français farci au requin » et ajoutent « ça touche tellement le fond qu’on en redemanderait presque… ».

Libération trouve également une forme de plaisir cathartique à regarder le film, mais pas pour sa qualité : « Dans le sillage de sa veulerie, Sous la Seine révèle sa nature : non pas un énième Sharknado mais un film catastrophe délirant, qui tient lieu d’exorcisme pour le Parisien moyen, pressuré depuis des années par ces olympiades qu’on lui promet extraordinaires », peut-on lire.

Adoubé à l’étranger

Mais dans la presse anglophone, le film Netflix rencontre un certain succès au premier degré. À ce jour, il a un score de 71 % sur le « tomatomètre » de Rotten Tomatoes. Pour le Guardian, Sous la Seine est « un thriller estival, sciemment improbable mais authentiquement divertissant qui mérite sa place au sommet d’un sous-genre à succès ». Le média britannique va jusqu’à titrer « Netflix propose l’un des meilleurs films sur les requins jamais réalisés ».

Le journaliste reconnaît que le scénario est ridicule, mais estime que « Under Paris est si amusant, et si solidement construit » que le spectateur se retrouve à apprécier l’expérience. Il souligne même que la présence d’un requin mako en plein Paris est « une jolie parabole sur la crise climatique ».

Avec son budget de près de 20 millions d’euros et une campagne de promotion conséquente, Sous la Seine a traversé l’Atlantique. « Enfin un film de requins digne de nager dans le sillage des Dents de la mer », annonce par exemple Variety. Le média américain voit en Sous la Seine le successeur de l’œuvre de Steven Spielberg : « les films de requins vraiment géniaux qui ont suivi son sillage peuvent se compter sur les doigts d’une main. Under Paris pourrait bien être le meilleur d’entre eux, ce qui n’est pas un mince éloge ».

Le critique américain juge que le film français est un « blockbuster intelligent » et regrette même qu’il ne soit pas sorti au cinéma. Mais il pourra peut-être profiter de la suite sur grand écran : vu comment Sous la Seine se termine, il y a fort à parier qu’un deuxième volet est en préparation. De quoi diviser à nouveau les critiques.

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