Ségolène Royal fait polémique en relayant une théorie jugée transphobe

L'ancienne ministre a déclenché un tollé en relayant sur le plateau de BFM une théorie liant les perturbateurs endocriniens, le glyphosate et la transsexualité.

Ségolène Royal vivement critiquée après des propos jugés transphobes (Photo : JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Le rétropédalage pèse bien peu lourd au regard du discours tenu sur le plateau de BFM. Invitée ce mardi 19 mars dans l'émission Julie jusqu'à Minuit, présentée par Julie Hammett, Ségolène Royal a relayé, peut-être involontairement, une théorie transphobe selon laquelle les perturbateurs endocriniens comme le glyphosate seraient à l'origine de l'augmentation observée du nombre de personnes ayant recours à un changement de sexe.

Repérée et isolée par le compte @lecoindeslgbt sur le réseau social X, la séquence a provoqué de nombreuses réactions. "Il ne faut pas oublier que l'augmentation de ces cas, vous savez à quoi elle est due ? Aux perturbateurs endocriniens. Ça, c'est insuffisamment dit", avance ainsi l'ancienne ministre, lancée par la présentatrice sur la question du nombre croissant de thérapies de changement de sexe en France.

"Il y a cette incertitude, il y a ces bouleversements hormonaux"

Julie Hammett lui demande ensuite si le lien de cause à effet qu'elle évoque est prouvé et Ségolène Royal enfonce le clou. "Ah oui c'est prouvé, mais bien sûr, certifie la finaliste de l'élection présidentielle 2007. Le glyphosate et tous les perturbateurs endocriniens bouleversent le cycle hormonal."

"Donc donne envie à des jeunes de changer de sexe ?", la relance la présentatrice. "Donc il y a cette incertitude, il y a ces bouleversements hormonaux, répond l'ancienne députée et présidente de région. D'ailleurs dans les territoires où il y a une utilisation massive du glyphosate et des pesticides, la puberté des petites filles commence parfois à 8-9 ans."

Tollé sur les réseaux sociaux

"Donc il y a une perturbation, il ne faut pas cacher ce phénomène qui est lié aux pollutions et aux perturbateurs endocriniens qui sont aussi dans l'alimentation ou les produits de nettoyage, poursuit Ségolène Royal. Vous allez voir que cette question va revenir sur le devant de l'actualité parce qu'il y a un lien très direct."

À la suite de la diffusion de la séquence sur X, de nombreux internautes ont exprimé, parfois avec humour, leur consternation devant les propos au mieux hasardeux de l'ancienne ministre, qui ne reposent évidemment sur aucune base scientifique sérieuse.

Comme l'ont remarqué certains utilisateurs du réseau social anciennement appelé Twitter, la théorie avancée par Ségolène Royal ne vient pas de nulle part. Lancée et popularisée, il y a quelques années déjà, par les réseaux de la droite alternative anglo-saxonne, la rumeur selon laquelle les perturbateurs endocriniens seraient à l'origine de l'augmentation du nombre de personnes désirant changer de sexe a depuis été reprise en France par des militantes controversées.

Pour tenter de mettre fin à ce bad buzz, Ségolène Royal s'est fendue d'un message sur X, dans lequel elle nie toute volonté d'établir un lien direct entre perturbateurs endocriniens et transsexualité : "Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit, je n’ai même pas évoqué 'le nombre d’enfants trans'. J’ai parlé de l’âge de la puberté, fragilisé quand il est impacté par les perturbateurs endocriniens (voir les travaux scientifiques d’E. Amar, contestés par le seul lobby du glyphosate). Mais je reconnais que la brièveté de mes propos a pu porter à confusion et je m’en excuse auprès de ceux qui les ont honnêtement mal interprétées."