"Secrets de Néandertal" sur Netflix nous montre des Néandertaliens un peu trop Sapiens

Ce documentaire diffusé sur Netflix n’apprendra rien de très nouveau aux lecteurs de Sciences et Avenir ! Le véritable intérêt du film, c’est de voir travailler les chercheurs à Shanidar et à Cambridge. Mais mieux vaut tendre l’oreille pour les écouter, et s’en tenir à ce qu’ils disent, car les scènes de reconstitution ont tendance à outrepasser leurs propos.

Diffusé depuis le 1er mai 2024 sur Netflix, un documentaire intitulé Secrets de Néandertal se donne pour ambition d’éclairer le destin de cette espèce cousine d’Homo sapiens à la lumière des dernières découvertes archéologiques.

Qui étaient les Néandertaliens, comment ont-ils survécu et pour quelles raisons ont-ils disparu ? Vaste programme, auquel ce film d’une heure vingt produit par la BBC ne peut de toute façon apporter de réponses définitives, même en reliant – de manière un peu artificielle – les enseignements réunis sur trois sites européens et sur le site kurde de Shanidar, en Irak.

Le véritable intérêt du documentaire réside plutôt dans la relation des fouilles les plus récentes, et dans les images grandioses du paysage irakien. La reconstitution du visage d’une Néandertalienne dont les restes ont été conservés dans la grotte de Shanidar pendant 75.000 ans constitue le clou du film, même si elle sert un propos souvent simpliste, qui outrepasse la subtilité de la recherche paléoanthropologique : les Néandertaliens étaient doués d’intelligence et d’empathie, tout comme "nous".

Rien de nouveau, a-t-on envie de dire, mais là où le bât blesse, c’est que le film donne à voir dans plusieurs scènes reconstituées ce que les chercheurs réfutent ou ne disent pas. Pour mieux comprendre ce décalage, il faut revenir sur ce que l’on sait de Shanidar.

"Secrets de Néandertal "sur Netflix : des Néandertaliens un peu trop Sapiens

Comme Sciences et Avenir l’a déjà raconté, les fouilles dans la grotte de Shanidar ont été initiées par l’archéologue américain Ralph Solecki au début des années 1950. À la demande du Gouvernement régional kurde en Irak, une nouvelle équipe sous la direction de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) est revenue sur le terrain à partir de 2014 pour continuer ses fructueux travaux ; Shanidar est en effet le site qui a livré le plus grand nombre d’individus néandertaliens, une dizaine en tout.

Comme le rappelle la chercheuse Emma Pomeroy dans le docume[...]

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