Pour le secrétaire général de l’Otan, Kiev peut frapper des cibles “hors de l’Ukraine”
Pour le Financial Times, le verdict ne fait aucun doute : à travers ses commentaires, “Stoltenberg a franchi un palier”.
Les phrases auxquelles le quotidien britannique fait référence ont été prononcées par le secrétaire général de l’Otan le 20 février, dans le cadre d’une interview concédée à Radio Free Europe. En parlant au média dont le siège est à Prague, le politique norvégien a déclaré ce qu’il suit : “Nous devons nous rappeler que l’on est en présence d’une guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, et au vu des lois internationales l’Ukraine a le droit de se défendre, y compris en frappant des cibles militaires légitimes, des cibles militaires russes, situées à l’extérieur de l’Ukraine. C’est la loi internationale et, bien sûr, l’Ukraine a le droit de se protéger.”
Si à première vue les déclarations de Stoltenberg peuvent sembler des phrases plutôt anodines dictées par le bon sens, elles cachent néanmoins la fin d’un tabou. Depuis le début du conflit, c’est en effet la première fois que l’Otan donne son aval explicite à des frappes ukrainiennes en territoire russe avec des armes fournies par l’Occident. Et pas n’importe lesquelles.
En effet, le secrétaire général de l’Otan s’est exprimé en ces termes lorsqu’on lui posait une question sur les F-16, ces avions de chasse de fabrication américaine qui devraient être livrés à l’armée de Kiev courant 2024.
L’Ukraine a donc reçu l’aval de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord pour utiliser des F-16 contre le territoire russe, et cela pourrait faire une différence de taille, puisque ces avions sont équipés avec des missiles de longue portée qui pourraient permettre de frapper la chaîne logistique de l’armée de Moscou en aval. Voilà qui constituait une requête stratégique extrêmement importante pour Kiev, qui a longtemps demandé à l’Occident de lui fournir des armements tels les Himars, pour pouvoir toucher des objectifs stratégiques loin de la ligne de front.
Les pays de l’Otan, qui ont longtemps été réticents à envoyer ce type d’armes par crainte justement qu’elles soient utilisées contre le territoire russe et qu’elles provoquent une escalade, avaient donc fini par céder aux requêtes de Kiev, mais avec une particularité.
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