Sean Baker Palme d’or pour son film « Anora », il la dédie à « toutes les travailleuses du sexe »

Sean Baker, ici sur la scène du Grand Théâtre Lumière, à Cannes, samedi 25 mai.
Victor Boyko / Getty Images Sean Baker, ici sur la scène du Grand Théâtre Lumière, à Cannes, samedi 25 mai.

CINÉMA - « C’est le plus beau cadeau dont je pouvais rêver. » Ces mots, ce sont ceux du cinéaste américain Sean Baker qui, à l’issue de la cérémonie du palmarès du 77e Festival de Cannes, ce samedi 25 mai, a reçu la Palme d’or pour son film Anora. Une récompense qu’il dédie à « toutes les travailleuses du sexe ».

La Palme d’or du Festival de Cannes 2024 et tout le palmarès de cette 77e édition

Dans Anora, le réalisateur de 53 ans raconte l’histoire d’une rencontre, celle entre une strip-teaseuse new-yorkaise et le jeune fils d’un oligarque russe qui se marient sur un coup de tête à Las Vegas. Une initiative qui suscite la fureur des proches du jeune homme. Et alors qu’on ne s’y attend pas, le film vire ensuite à la comédie d’action quand un trio de mafieux débarque chez les jeunes mariés.

Ce samedi, Sean Baker dit vouloir continuer à lutter « en faveur du cinéma » pour qu’il reste « vivant ». « Nous devons faire des films pour qu’ils sortent en salles. Il faut que le monde se rappelle que regarder un film sur son téléphone ou à la maison, ce n’est pas la façon dont il faut voir des films, même si certaines entreprises tentent de nous le faire croire », a-t-il déclaré, sans doute un clin d’œil aux géants du streaming.

Avant d’ajouter : « Au cinéma, on partage la tristesse, le rire. Et ce, avec des inconnus. L’avenir du cinéma, c’est là où il a commencé, c’est-à-dire dans une salle de cinéma. » Son nouveau long-métrage n’a, lui, pas encore de date de sortie programmée en France.

Sean Baker à Cannes, pas une première

L’admirateur de John Cassavetes, Ken Loach et Mike Leigh n’est pas un inconnu de la Croisette. Deux de ses films y ont déjà été présentés : The Florida Project à la Quinzaine des cinéastes (2017) et Red Rocket en compétition officielle (2021). Parfois considéré comme un OVNI du cinéma indépendant américain, Sean Baker s’est fait connaître du grand public avec un film entièrement tourné à l’aide d’iPhone, Tangerine, sorti en 2015.

Alors qu’il a précédemment déclaré qu’il pensait qu’Anora, un conte à la Cendrillon version 2024, susciterait plus de controverse au festival pour le thème abordé, il en a profité, ce samedi, pour saluer les « trois femmes de [sa] vie », son actrice principale Mikey Madison, sa mère et son épouse, avant de repartir avec son trophée.

À voir également sur Le HuffPost :

Festival de Cannes 2024 : à la veille de la Palme d’or, la Queer Palm remise au film d’Emanuel Parvu

« La plus précieuse des marchandises » de Hazanavicius, un conte vu à Cannes qui n’oublie rien des horreurs de la Shoah