"Un scientifique utilise 20 fois plus de plastique qu’un citoyen lambda"

Pipettes, boîtes de Pétri, tubes à essai : les objets en plastique à usage unique abondent dans les laboratoires. Un programme de recherche explore les voies de réduction des déchets ainsi générés, en proposant la réutilisation ou le remplacement du plastique par des pratiques ou matériaux plus durables.

La science pollue. Dans les laboratoires du monde entier, chaque année plus de cinq millions de tonnes de plastique sont jetés, soit 2% de ce type de déchets, selon une des rares estimations faites il y a dix ans par l’Université d’Exeter. "Un scientifique utilise 20 fois plus de plastique qu’un citoyen lambda", affirme Juliette Rosebery, directrice de recherche à l’unité "Ecosystèmes aquatiques et changements globaux" à l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

"De 100 kilos de déchets plastiques par an à 2 tonnes"

Un constat qui a incité le département "responsabilité sociale et environnementale" (RSE) de l'Inrae à financer le programme d’un an proposé par l’unité de Juliette Rosebery en collaboration avec l’unité "Ingénierie des agropolymères et des technologies émergentes" (I ATE, Inrae). Celui-ci vient de s’achever. Les chercheurs français ont pu s’appuyer sur des travaux précédents issus d’initiatives européennes comme le programme LEAF de l’Université de Cambridge ou le réseau des laboratoires durables européens ("sustainable european laboratories", SELS).

Si le plastique s’est imposé dans les laboratoires, c’est qu’il fournit de nombreux services. Il est pratique, arrive stérile et permet d’échapper à la corvée de vaisselle. Mais tous les laboratoires n’ont pas les mêmes besoins selon leurs sujets d’étude. "La première phase de notre projet REDPLAST a ainsi consisté à évaluer la consommation annuelle de plastique de sept laboratoires pilotes aux activités différentes, expose Juliette Rosebery. Et nous avons pu ainsi déterminer un vaste éventail de situations allant de 100 kilos de déchets par an à 2 tonnes pour des émissions variant de 500 kilos de CO2 à sept tonnes". Tous les domaines scientifiques ne sont donc pas logés à la même enseigne.

Des alternatives pour changer les habitudes de travail

D’autant que les expériences menées sont plus ou moins gourmandes en plastique jetable. Les chercheurs se sont d[...]

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