Sciences Po Paris: Braun-Pivet juge qu'un "climat d'antisémitisme s'est installé" en France

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a dénoncé ce jeudi 14 mars "un climat d'antisémitisme qui s'est installé" en France et regretté que les universités puissent devenir "des lieux de militantisme effréné" à propos de Sciences Po.

Les versions divergent concernant les raisons pour lesquelles une étudiante membre de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est vue refuser l'entrée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école parisienne, mardi matin, à l'occasion d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine" qui a bloqué la tenue d'un cours magistral.

Selon la direction de Sciences Po, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action. "Des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association étudiante, a-t-elle ajouté sur le réseau social X.

"Inacceptable"

L'UEJF a dénoncé des propos antisémites à l'égard de cette étudiante, ce qui a conduit le gouvernement à saisir le procureur mercredi 13 mars. Ces accusations ont été réfutées par le comité Palestine de Sciences Po.

"C'est inacceptable, c'est intolérable, les universités, les grandes écoles sont des lieux d'apprentissage", a estimé la présidente de l'Assemblée sur Europe1/Cnews. "On transforme ces lieux en lieux de militantisme effréné". Elle a également critiqué le fait que plusieurs manifestants pro-Palestine aient eu le visage couvert.

"Il n'est pas acceptable (...) de faire ces actes de racisme, d'antisémitisme où que ce soit dans la société, mais encore plus dans une université", a-t-elle insisté, dénonçant ceux qui se servent de l'actuel conflit entre Israël et le Hamas comme "prétexte pour cibler une partie de la population".

"Science Po ne peut pas devenir un bunker islamo-gauchiste", a renchéri sur France 2 son homologue au Sénat Gérard Larcher.

"L'université, une grande école, ça doit être un lieu de débats, ça doit être un lieu d'expression, de libre opinion", a-t-il argumenté, dénonçant le "wokisme", "une idéologie qui est en train de prendre en main une partie de l'université" selon lui.

Ce terme anglais empruntés aux luttes afro-américaines, dont la signification est "être éveillé" aux injustices sociales, a été récupéré par des personnalités politiques et des mouvements conservateurs comme un terme péjoratif pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un excès de militantisme à l'égard des revendications de minorités et des injustices sociales et climatiques.

Article original publié sur BFMTV.com