Sciences Po occupé après une nouvelle « histoire merdique » de violences sexuelles
Alors qu’une enquête pour violences conjugales vise le directeur Mathias Vicherat, des étudiants ont décidé d’occuper l’école pour réclamer des sanctions.
« C’est pour l’image de l’école. » Depuis mercredi soir 6 décembre, des étudiants de Sciences Po Paris occupent le bâtiment historique de cet établissement d’enseignement supérieur pour demander la démission ou une suspension de son directeur Mathias Vicherat, visé par une enquête au sujet de violences conjugales.
« Une occupation a été votée hier à main levée lors d’une assemblée générale qui a réuni entre 250 et 300 étudiants, à l’appel des syndicats de gauche de Sciences Po, Solidaires et l’Union étudiante », a affirmé à l’AFP Inês Fontenelle, de l’Union étudiante. De son côté, la direction assure que seuls « une quarantaine » sont présents dans l’enceinte, sur un total de 2 000 étudiants à Paris et 15 000 tous campus confondus.
L’occupation « a été levée ce midi (jeudi) après des négociations avec l’administration. On a obtenu d’avoir un amphi à disposition », a déclaré à l’AFP Louise Letourneur, du syndicat Solidaires, en annonçant une « prochaine assemblée générale lundi prochain à 19h00 ». L’administration de Sciences Po a confirmé une levée du blocus.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo ci-dessus, Le HuffPost s’est rendu sur les lieux jeudi matin. Pour soutenir l’occupation, une trentaine d’étudiants étaient rassemblés devant l’école. À notre micro, ils expliquent pourquoi ces accusations créent un malaise au sein de l’établissement, particulièrement dans la foulée du mouvement de dénonciation « Sciences Porcs » et de la démission de l’ex-directeur Frédéric Mion. En 2021, ce dernier avait été accusé d’avoir fermé les yeux sur les actes incestueux du politologue Olivier Duhamel.
Mathias Vicherat et sa compagne Anissa Bonnefont qui s’accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue dimanche soir avant d’être remis en liberté lundi. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris. Le directeur de Sciences Po Paris a écrit mardi aux étudiants, enseignants, salariés, membres des conseils de l’institution pour assurer qu’il « entend(ait) » leur « émotion » et leur promettre de les « rencontrer très prochainement ».
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