Sciences Po : à Paris, la préfecture de police interdit une manifestation pro-palestinienne

Dans un « contexte de fortes tensions », la prefecture de police a décidé d’interdire la manifestation prévue les locaux de Sciences Po Paris.
REUTERS Dans un « contexte de fortes tensions », la prefecture de police a décidé d’interdire la manifestation prévue les locaux de Sciences Po Paris.

PARIS - La préfecture de police de Paris évoque « un contexte de fortes tensions » pour justifier sa décision. Alors que la polémique autour d’une manifestation pro-palestinienne dans l’enceinte de Sciences Po Paris ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment grâce à la caisse de résonance offerte par le monde politique, la préfecture de police a pris la décision d’interdire la manifestation de soutien prévue ce jeudi 14 mars devant l’établissement.

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Le collectif Urgence Palestine, à la manœuvre derrière cette nouvelle manifestation, avait initialement appelé à un « rassemblement » de soutien aux étudiants qui avaient organisé la mobilisation pro-palestinienne de mardi dans un amphithéâtre de l’école. Sur X, le collectif qui regroupe des associations et des syndicats affirmait : « Dénoncer le génocide n’est pas un crime ». D’où l’initiative d’une nouvelle mobilisation à 18 heures ce jeudi devant Sciences Po Paris.

Pas suffisant pour convaincre la préfecture de police de Paris, qui a fait savoir à l’Agence France Presse que ce rassemblement était interdit en raison du contexte de « fortes tensions » entourant le prestigieux établissement scolaire ces derniers jours.

Une forme de « dérive » pour Attal

Il faut dire que l’Institut d’études politiques est plongé dans la tourmente depuis deux jours, après qu’une étudiante membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a assuré s’être vu refuser l’entrée d’un amphithéâtre lors d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine » qui avait empêché la tenue d’un cours magistral.

Selon la direction de Sciences Po, cette étudiante a « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action. « Des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, ndlr) à l’encontre » de l’association étudiante dont la jeune femme fait partie, a ajouté l’établissement sur X mercredi soir. L’UEJF a de son côté dénoncé des propos antisionistes à l’égard de cette étudiante, ce qui a conduit le gouvernement à saisir mercredi le procureur. Des accusations réfutées par le comité Palestine de Sciences Po.

Mercredi soir, le Premier ministre Gabriel Attal, lui-même passé par Sciences Po Paris, avait demandé des « sanctions extrêmement fermes », avant d’ajouter saisir la justice. « Je pense que les Français s’interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po. »

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