"Science des chiffres" : une appellation réductrice et trompeuse

Les mathématiques sont souvent qualifiées de "science des chiffres". Une appellation réductrice et trompeuse.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°925, daté mars 2024.

Compter fait partie des premières compétences acquises par les humains au cours de leur éducation. Avec la reconnaissance de formes, c'est leur premier contact avec les maths. L'omniprésence des chiffres se poursuit tout au long de la scolarité, de sorte que les mathématiques sont souvent qualifiées de "science des chiffres". Une appellation réductrice et trompeuse.

Bonne année "tétraédrique" !

Certes, les nombres jouent un rôle important. La communauté mathématique les aime au point de s'amuser avec la numérologie des dates, que ce soit pour souhaiter une bonne année "tétraédrique" (2024) ou pour faire du 14 mars (3-14 en notation états-unienne) le "jour de pi", une journée internationale de célébration des maths.

Bien plus que la science des chiffres

Les fractions surgissent de toutes parts dans cette science, naturellement en combinatoire et théorie des probabilités, mais aussi dans des raffinements de domaines comme l'algèbre, l'analyse, la modélisation. Cependant, la théorie des nombres occupe une place limitée : une station sur la ligne "arithmétique" de la carte de métro de la Maison Poincaré, le musée des maths qui vient d'ouvrir à Paris.

Ce sont ses interactions avec d'autres domaines comme l'algèbre, l'analyse et de nombreux pans de la géométrie qui rendent la théorie des nombres si importante. C'est pourquoi les maths sont bien plus que la science des chiffres. Et l'on peut devenir mathématicienne sans connaître ses tables de multiplication !

Par Sylvie Benzoni-Gavage, directrice de l'institut Henri-Poincaré, à Paris.

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