Schulz place l'Europe au centre de la campagne du SPD

SCHULZ PLACE L'EUROPE AU CENTRE DE LA CAMPAGNE DU SPD
Le chef de file du Parti social démocrate (SPD), Martin Schulz, a placé dimanche trois thèmes au centre de sa campagne pour les législatives de septembre, l'investissement, la justice sociale et le renforcement de l'Europe. /Photo prise 25 juin 2017/REUTERS/Wolfgang Rattay (Reuters)

par Holger Hansen et Madeline Chambers BERLIN (Reuters) - Le chef de file du Parti social démocrate (SPD), Martin Schulz, a placé dimanche trois thèmes au centre de sa campagne pour les législatives de septembre, l'investissement, la justice sociale et le renforcement de l'Europe. Les chances du SPD d'empêcher Angela Merkel d'obtenir un quatrième mandat consécutif à la tête de l'Allemagne semblent minces même si certains à gauche pensent qu'il faut s'inspirer de l'exemple du leader travailliste Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne. Le SPD a, pendant un temps, bénéficié d'un effet Martin Schulz après la désignation de ce dernier pour mener la bataille électorale de septembre face à la chancelière Merkel. Mais depuis les sociaux démocrates ont perdu environ 10 points dans les sondages et les conservateurs de la CDU comptent une confortable avance de 15 points. S'adressant aux délégués de son parti réunis à Dortmund pour approuver son programme de campagne, l'ancien président du Parlement européen a insisté sur la gratuité de l'éducation, la réduction des charges fiscales pour les moyens et bas revenus, les investissements dans les infrastructures et le soutien à une Europe unie. "Nous vivons un moment de bouleversement. L'Europe doit être à nouveau fondée. C'est la mission de l'Europe et c'est la mission du SPD", a-t-il déclaré dans un discours de 80 minutes devant environ 600 délégués et quelque 5.000 invités. "J'ai lutté pour mes idées toute ma vie. Il faut descendre dans la rue pour défendre ses idées, pour s'assurer que le prochain gouvernement sera social démocrate et qui leur donnera une réalité", a-t-il poursuivi. Martin Schulz a également accusé sa rivale conservatrice de ne pas avoir osé s'opposer à Donald Trump et a vivement critiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan, affirmant que celui-ci devrait libérer les journalistes emprisonnés en Turquie. S'il veut avoir une chance de l'emporter en septembre, le SPD doit mobiliser sa base, de nombreux électeurs ayant pardonné à Merkel sa politique d'accueil des réfugiés et la considèrent comme la garantie d'une présence affirmée de l'Allemagne sur la scène internationale. Plus tôt dans la journée, l'ancien chancelier Gerhard Schröder avait tenté de mobiliser les cadres du parti, les exhortant à mener une bataille électorale aussi volontaire que celle de 2005, la dernière qu'il ait conduite. "Nous avons une chance. Si nous mobilisons nos forces dans les prochaines semaines, nous pouvons réussir à faire du SPD le parti le plus important", a-t-il affirmé. "Souvenez-vous. (En 2005), nous avons réussi à remonter plus de 20 points en quelques semaines. Rien n'est encore joué", a-t-il ajouté. Cette année-là, le SPD avait terminé à un point de la CDU. Près d'un tiers des électeurs effectuent leur choix le jour du scrutin ou dans les jours qui précèdent, a rappelé l'ancien chancelier qui dirigea l'Allemagne de 1998 à 2005. (Roger Hansen à Dortmund et Madeline Chambers à Berlin; Pierre Sérisier pour le service français)