30% des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes liés au cannabis

Les chercheurs ont examiné une réelle différence entre les hommes et les femmes (Getty Images)

Des chercheurs danois ont constaté un risque augmenté de développer une schizophrénie pour les personnes qui consomment du cannabis.

En France, 600 000 personnes sont concernées par la schizophrénie. Cette maladie psychiatrique se caractérise par un ensemble de symptômes, comme le détaille l'Inserm : "Une pathologie psychiatrique chronique complexe qui se traduit schématiquement par une perception perturbée de la réalité, des manifestations productives, comme des idées délirantes ou des hallucinations, et des manifestations passives, comme un isolement social et relationnel".

Selon une récente étude menée par des scientifiques des services de santé mentale du Danemark et du National Institute on Drug Abuse (NIDA), 30% des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes âgés de 21 à 30 ans sont liés à une consommation de cannabis. Ces conclusions ont été publiées le 3 mai dernier dans la revue Psychological Medicine.

Un cerveau en maturation

Les chercheurs ont examiné une réelle différence entre les hommes et les femmes. La proportion est de 15% pour les hommes âgés de 16 à 49 ans et de 4% pour les femmes âgées de 16 à 49 ans. Cette vaste enquête a été menée auprès de sept millions de personnes âgées de 16 à 49 ans entre 1972 et 2021. "Les jeunes hommes pourraient être particulièrement sensibles aux effets du cannabis sur la schizophrénie. Au niveau de la population, en supposant un lien de causalité, un cinquième des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes pourraient être évités en évitant le CUD", note l'étude.

"Nous avons constaté que la proportion de cas de schizophrénie attribuables à un trouble lié à la consommation de cannabis, et ceux qui auraient pu être évités, était beaucoup plus élevée chez les hommes que chez les femmes et, en particulier, chez les hommes plus jeunes chez qui le cerveau est encore en cours de maturation", explique Carsten Hjorthøj de l'Université de Copenhague, l’un des auteurs de l’étude, cité par plusieurs médias.

Au regard de ces conclusions, il formule également une mise en garde : "Les résultats de cette étude peuvent éclairer les discussions politiques en cours sur la légalisation et la réglementation de la consommation de cannabis et souligner l'importance des efforts ciblés de prévention et d'intervention en santé publique".

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