Scènes spectaculaires en Équateur, où la police a pénétré de force dans l’ambassade du Mexique

Des grilles cisaillées en pleine nuit, un diplomate brutalisé : les forces de police équatoriennes “ont fait irruption de force” dans l’enceinte de l’ambassade mexicaine à Quito, vendredi 5 avril au soir. Les agents, “masqués” et au volant de “véhicules blindés”, décrit le quotidien espagnol El País, avaient pour ordre d’arrêter l’ancien vice-président du pays, condamné à deux reprises pour corruption et poursuivi depuis novembre dans une nouvelle affaire.

“Jorge Glas a demandé l’asile politique au Mexique en décembre dernier après qu’un juge a demandé son arrestation”, développe le journal madrilène. Le bras droit de l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017), un temps pressenti pour représenter son camp aux dernières élections et déjà incarcéré pendant cinq ans, dénonçait un acharnement du parquet. “Les corréistes estiment être la cible de ‘lawfare’, une pratique de persécution judiciaire du pouvoir en place contre ses opposants”, explique El País. Installé en Belgique depuis 2017, Correa lui-même se trouve sous le coup d’une condamnation à huit ans de prison pour corruption passive.

En réponse à l’assaut, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador (AMLO) a rompu les relations diplomatiques entre les deux pays, fustigeant une violation du droit international et de la souveraineté de son pays. “Chaque ambassade n’a qu’une seule utilité : servir d’espace diplomatique pour resserrer les liens entre deux pays, a rétorqué la présidence équatorienne dans un communiqué intitulé “Zéro impunité”. Aucun délinquant ne peut être considéré comme une victime de persécution politique.” Les autorités ont confirmé au passage l’arrestation de Jorge Glas, qui venait d’obtenir l’asile politique et attendait l’autorisation de s’envoler vers le Mexique.

Deux hommes que tout oppose

La tension entre Mexico et Quito était déjà montée d’un cran la veille, après qu’AMLO a déclaré que la victoire du président équatorien de droite Daniel Noboa l’an dernier avait été facilitée par l’assassinat du candidat Fernando Villavicencio. “López Obrador a rappelé qu’avant sa mort, la candidate progressiste Luisa Gónzalez comptait une avance de 10 points” dans les sondages, relate le journal en ligne SinEmbargo. En réaction, l’ambassadrice mexicaine en Équateur Raquel Serur avait été déclarée “persona non grata”.

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