Le moi sauvage de Powerpaola s’expose à Paris
C’est une star de la BD latino-américaine : Powerpaola participe à une exposition collective à Paris, du 22 au 24 septembre, dans le cadre de la 11e édition du festival Formula Bula, consacré à la bande dessinée indépendante (“et plus si affinités”), dont Courrier international est partenaire.
“Elle est une référence incontournable des récits autobiographiques latino-américains contemporains”, bien au-delà de la seule bande dessinée, résume le quotidien argentin Página12 dans un long article consacré à cette dessinatrice colombienne.
Les auteurs de BD ne se sont jamais autant mis en scène dans le paysage saturé de l’autobiographie dessinée – pour le meilleur et pour le pire.
Mais, note Página12, “Powerpaola se démarque parce qu’elle comprend que son histoire extraordinaire est extraordinaire parce qu’elle est l’Histoire et non parce qu’elle est la sienne”.
À la manière de Marjane Satrapi, Julie Doucet ou Riad Sattouf.
La formule est un peu alambiquée, mais résume parfaitement la force du travail de cette Colombienne de 46 ans, aujourd’hui installée à Buenos Aires. Toute d’inventivité graphique, Paola Gaviria (son vrai nom) se tient loin, très loin, de l’auto-apitoiement.
Et son dernier ouvrage, Tous les vélos de ma vie (éd. L’Agrume), n’a rien d’une BD ordinaire, assène le quotidien argentin, qui parle d’“un essai téméraire sur le passage du temps, la vie quotidienne et ses petites prémonitions”.
En 2009, la parution de son premier roman graphique, Virus tropical (éd. L’Agrume), a fait l’effet d’une bombe en Amérique du Sud. Pour le quotidien argentin, il y a clairement eu un avant et un après.
“Plus qu’un événement ou un succès – même s’il est aussi cela : il est en rupture de stock depuis des années –, il a été un big bang, une onde de choc. Il n’est pas inexact de dire que cette bande dessinée fondatrice a eu un effet domino dans la bande dessinée latino-américaine.”
La raison, c’est la bonne distance que Powerpaola sait trouver pour faire des péripéties de son existence des histoires universelles. Mais aussi son dessin hybride, “son trait sauvage, libre et expressif, hérité de la peinture et des arts plastiques et non de la bande dessinée”.