Sarkozy-Kadhafi : comment l'ONG Sherpa a accès au dossier sans en avoir le droit

Lanceur d'alerte ou passager clandestin? Depuis six ans, l'association Sherpa est partie civile dans l'enquête sur le prétendu financement libyen de Nicolas Sarkozy, au nom de la "défense des populations victimes de crimes économiques". À ce titre, son président-fondateur, l'avocat William Bourdon, dispose d'un accès permanent et intégral au dossier de l'affaire. Il est informé des actes de la procédure, prévenu des recherches des juges et de la ­police, autorisé à consulter les pièces (interrogatoires, documents, rapports, correspondances, etc.) et, sur simple demande, à en obtenir des copies. Problème : depuis plus d'un an et demi, il n'en a plus le droit.

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Créée en 2001, Sherpa est l'une de ces ONG - comme Transparency International ou Anticor - qui se donnent pour objet de participer à la lutte contre la corruption en dénonçant des faits ou des personnes à la justice ou en intervenant dans des affaires en cours. Depuis un décret de 2014, la condition est d'obtenir un agrément officiel du ministère de la Justice, qui doit être renouvelé tous les trois ans.

Les services de Nicole Belloubet n'ont pas renouvelé son agrément

En février 2015, Christiane ­Taubira, garde des Sceaux de François Hollande, avait signé elle-même l'arrêté relatif à Sherpa. À cette date, l'association s'était déjà constituée partie civile dans le dossier libyen. Mais trois ans plus tard, en février 2018, les services de ­Nicole Bello...


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