Pour notre santé mentale, garder un secret peut avoir des effets positifs, selon cette étude

Ne pas divulguer à vos proches une bonne nouvelle aurait des conséquences positives pour votre santé mentale.
Westend61 / Getty Images/Westend61 Ne pas divulguer à vos proches une bonne nouvelle aurait des conséquences positives pour votre santé mentale.

PSYCHOLOGIE - Vous venez de recevoir une augmentation ? Vous allez être parent pour la première fois ? Un beau projet de voyage se concrétise ? Inutile de le crier sur tous les toits. Si l’envie de partager une bonne nouvelle avec ses proches est tentante, il semblerait que garder cette information pour soi ait des bénéfices pour sa santé mentale.

C’est en tout cas ce qu’avance une nouvelle étude publiée dans l’édition de novembre du Journal of Personality and Social Psychology. Selon les chercheurs, garder un secret positif peut avoir « un effet énergisant ».

Selon Andreas Wismeijer, un chercheur en psychologie à l’université de Tilburg aux Pays-Bas cité par le New York Times, cette étude – à laquelle il n’a pas participé – nuance ce que l’on sait de la science des secrets, qui s’était jusqu’ici surtout concentrée sur les effets néfastes des cachotteries.

Plus stimulé et dynamique

Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont mené cinq expériences auprès de 2 800 personnes âgées de 18 à 78 ans. Dans l’une d’entre elles, certains participants choisis au hasard ont dû réfléchir à une bonne nouvelle qu’ils avaient partagée avec leurs proches ou à une autre nouvelle positive qu’ils avaient, cette fois, décidée de garder secrète.

Résultat : ceux qui ont réfléchi à une bonne nouvelle secrète ont déclaré se sentir beaucoup plus « énergisés » (« energized », en anglais, qui pourrait se traduire aussi par « stimulé » ou « dynamisé ») que ceux qui ont pensé à la bonne nouvelle qu’ils avaient déjà partagée. « Garder secrètes les informations positives est un moyen d’accroître les sentiments d’énergie et de vitalité », explique l’étude dans ses conclusions.

Selon Michael Slepian, professeur de psychologie à la Business School de l’université de Columbia et auteur principal de l’étude, cette sensation est une sorte d’« énergie psychologique », qui ressemble au sentiment éprouvé lorsque l’on est profondément investi dans quelque chose.

Pas les mêmes effets pour les secrets négatifs

Sans surprise, les secrets positifs semblent avoir de meilleurs effets sur la santé mentale que les secrets négatifs, et la raison pourrait se trouver dans les motivations qui nous poussent à les garder pour nous. Dans une autre expérience, les participants ont dû choisir entre un secret positif, un secret négatif et un secret face auquel ils étaient neutres.

On leur a ensuite demandé les raisons pour lesquelles ils gardaient ces informations secrètes. Les raisons étaient-elles liées à des pressions extérieures ou leur décision n’était-elle influencée par aucune pression ? Les personnes ayant des secrets positifs étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer qu’elles gardaient le silence pour des raisons internes à elles-mêmes, sans influence extérieure.

Quant aux secrets négatifs – comme un mensonge que vous dissimulez –, ils ont tendance à vous épuiser et sont associés à des problèmes personnels et à de l’anxiété, selon plusieurs études citées par le New York Times. Selon Michael Slepian et Andreas Wismeijer, de nombreuses personnes gardent des secrets parce qu’elles craignent les conséquences négatives de leur divulgation.

« Si vous gardez une information secrète simplement parce que vous le voulez, et que votre choix reflète vos valeurs et convictions personnelles, cette étude montre que cela peut en fait être bénéfique », explique Andreas Wismeijer. Et l’impression de contrôler les secrets positifs est « peut-être en partie ce qui les rend énergisants », selon Michael Slepian.

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