Sandrine Rousseau, déconstruction d’une ascension

Sandrine Rousseau, à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2022. Elle a été élue en juin 2022, à Paris, dans le 13e arrondissement.  - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP
Sandrine Rousseau, à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2022. Elle a été élue en juin 2022, à Paris, dans le 13e arrondissement. - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP

Sandrine qui sourit, Sandrine qui pleure. La députée écologiste va et vient d'une émotion à l'autre dans le documentaire fouillé que diffuse, jeudi soir*, France 2. Le portrait, qui s'ouvre sur une rencontre inédite avec son père – son premier fan –, s'intéresse avant tout aux polémiques qui brouillent le parcours de l'ex-prof d'économie, apparue dans le paysage politique à la faveur de l'affaire Denis Baupin. En 2016, quatre femmes accusent l'ex-vice-président de l'Assemblée nationale de violences à caractère sexuel. La future députée de Paris est l'une d'elles. Elle évoque l'épisode sur le plateau de l'émission On n'est pas couché, en 2017, au cours de laquelle la chroniqueuse Christine Angot la rudoie en direct. Sandrine Rousseau tente de se défendre, les larmes aux yeux.

Elle fait de cette fragilité un argument lorsqu'elle se présente, en août 2021, à la primaire EELV pour la présidentielle. Devant les militants rassemblés sous le soleil dans un parc de Poitiers, elle entame son discours par un autoportrait singulier dans le monde politique, où il est de coutume de montrer sa force : « Je suis là ; je mesure 1,55 m, je suis menue, j'ai des cheveux gris, j'ai pleuré à la télévision et en plus je suis une femme. » À chaque fois, comme pour s'excuser, un sourire.

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