Sandrine Josso, qui accuse Joël Guerriau de l’avoir droguée, prend la parole pour la première fois

POLITIQUE - : « C’est très difficile. » Sur le plateau de C à vous sur France 5, la députée MoDem Sandrine Josso s’est exprimée, ce lundi 20 novembre au soir, pour la première fois après avoir porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau, qu’elle accuse de l’avoir droguée en vue de l’agresser sexuellement.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, la députée est devenue livide lorsque le visage du sénateur de Loire-Atlantique s’est affiché sur un écran du plateau de C à vous et la présentatrice, Anne-Élisabeth Lemoine, a demandé à retirer son portrait.

« Je suis allée fêter la réélection de ce sénateur que je connais depuis 10 ans, en confiance. Il m’a servi une coupe de champagne, j’ai bu une gorgée et j’ai trouvé que ça n’avait pas le même goût que d’habitude. Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait », raconte l’élue qui venait à la soirée le temps d’une « pause » avant de retourner à l’Assemblée nationale.

Après avoir trinqué deux ou trois fois avec Joël Guerriau, qui a de nombreuses fois insisté pour qu’elle boive, Sandrine Josso raconte avoir eu des « palpitations, des sueurs ». « Il mettait la lumière très fort, puis la baissait (...) les médecins m’ont expliqué que c’était pour augmenter l’efficacité de la drogue », poursuit-elle.

« Il me suit jusqu’au taxi »

Ensuite, la députée dit avoir vu Joël Guerriau « mettre un sachet blanc sous le plan de travail, dans la cuisine » et dit commencer à comprendre ce qui lui arrive. « J’ai attrapé mon téléphone et j’ai appelé un taxi. » À cet instant, Joël Guerriau l’aurait suivie : « J’étais en panique. Il me suit dans l’ascenseur, il me suit dans la cour, il me suit jusqu’au taxi. »

« J’ai cru que j’allais mourir parce que je pensais qu’il allait abuser de moi », finit-elle par lâcher. Celle qui est encore « en post-traumatisme », désire désormais « sensibiliser » sur « le fléau » de la soumission chimique, dont « on ne peut plus détourner le regard ». « On peut tous subir ce que j’ai subi », conclut-elle.

Joël Guerriau a nié les accusations. Il « se battra » pour « démontrer qu’il n’a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d’elle » et « démontrera que c’est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément », a défendu son avocat Rémi-Pierre Drai.

Une défense qui a d’ailleurs été particulièrement critiquée par l’avocate de la députée, Me Julia Minkowski. « Chacun a le droit de se défendre comme il veut. Joël Guerriau doit évidemment se défendre. Mais accuser Sandrine Josso de mensonge sur un point précis qui est objectivement vérifié par le dossier, je vous avoue que là, je suis dans une certaine perplexité », a-t-elle réagi ce mardi 21 novembre au micro de RMC. « La thèse de l’erreur de manipulation me paraît complètement tirée par les cheveux. »

Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire vendredi soir, Joël Guerriau, banquier de profession et sénateur depuis 2011, a été suspendu samedi de sa famille politique et de son groupe parlementaire.et obligé de « se mettre en retrait » de ses activités de parlementaire.

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